Belgique

La revue de presse : le foot belge ne gagne pas.

Les supporters se retrouvent prisonniers d’un bras de fer qui les dépasse, risquant d’être privés de leur rituel du week-end. DAZN, qui a dépensé plus de 80 millions d’euros pour acquérir les droits télé, doit assumer la situation après avoir abandonné le championnat belge faute de retour sur investissement.

Dans cette affaire, il n’y a que des perdants

Première conclusion relevée par la presse : tout le monde en sort perdant.

Les supporters d’abord, explique Sudinfo, se retrouvent prisonniers d’un bras de fer qui les dépasse. Des supporters pris en otage, écrit le journal, qui suivent le championnat depuis leur tendre enfance et risquent aujourd’hui d’être privés de leur rituel du week-end.

La DH parle, elle, de supporters pris pour des « cochons payeurs », dont certains se sont engagés pour 12 mois avec DAZN… et qui en font aujourd’hui les frais.

Les clubs sont eux aussi de grands perdants. Les seize matricules de Pro League comptaient sur les juteux droits télé pour financer leur fonctionnement : cet argent leur file aujourd’hui sous le nez. Oui, les « grands » comme le Club de Bruges ou l’Union Saint-Gilloise s’en sortiront, rassure Sudinfo. Mais les « petits », eux, risquent de trinquer. Pour certains, la faillite pourrait ne plus être un tabou, écrit le journal.

Et puis il y a DAZN, qui sort lui aussi perdant. La plateforme a claqué plus de 80 millions d’euros pour acquérir les droits télé, espérant les revendre à bon prix.

L’Avenir conclut par une phrase empruntée à un entraîneur : « Quand on ne sait pas gagner, il faut au moins savoir ne pas perdre ». Mais ce match-ci ne laisse que des perdants.

À qui la faute ? Tort partagé, tranche la presse

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Défaite générale pour le foot belge. Reste une question : qui blâmer ?

Comme sur un terrain, impossible de pointer du doigt un seul joueur : quand une équipe encaisse un but, ce n’est pas seulement la faute du gardien. Les dix autres n’ont pas fait leur boulot, et ils n’avaient qu’à marquer au lieu d’encaisser.

Pour la presse, c’est donc tort partagé. DAZN, d’abord, qui rêvait d’être le “Netflix du football mondial” avant d’abandonner le championnat belge, faute de retour sur investissement.

DAZN peut aimer jouer, mais doit surtout assumer, écrit L’Echo ce matin. Le journal ajoute : Il serait impensable qu’un organisateur loue Forest National, puis refuse de payer la note sous prétexte qu’il n’est pas rentré dans ses frais faute de monde dans la salle.

La Pro League doit aussi se regarder dans le miroir. L’organisateur du championnat n’a pas su proposer un contrat assez solide, permettant à DAZN de se défiler sans impunité. D’autant plus, ajoute la DH, que DAZN n’en est pas à son coup d’essai : la plateforme avait déjà lâché le championnat de France pour les mêmes raisons.

Enfin, les telcos (Proximus, Orange et Telenet) ont été trop durs en négociation, conclut L’Echo.

Bref, tout le monde a joué… et tout le monde a perdu, résume la DH. Selon Sudinfo, on assiste même à une des heures les plus sombres du football belge. La DH appelle désormais à un retour à la raison, car l’avenir du football belge est en jeu. Sans solution rapide, prévient Sudinfo, ce sont les supporters qui finiront par tourner le dos au championnat.

Et le vrai danger est là, conclut le journal.