La revue de presse : la Belgique est-elle touchée par la drogue ?
Une juge d’instruction d’Anvers a été placée sous protection l’an dernier en raison de menaces qui pesaient sur elle de la part de trafiquants de drogue. Isolde Van den Eynde écrit dans Het laatste Nieuws que « la Belgique n’est pas encore un narco-état » et que les mafieux de la drogue ne sont pas aux plus hauts échelons du système politique.
La Belgique est-elle un « narco-état » ? C’est la question soulevée par une juge d’instruction d’Anvers. Elle a révélé avoir dû être placée sous protection l’année dernière, vivant loin de sa famille et de ses enfants, dans l’anonymat, car elle était menacée par des trafiquants de drogue.
Ce matin, cette juge s’exprime anonymement dans une interview accordée à de Standaard. Elle déclare : « Je ne dis pas que nous sommes déjà un narco-État. Mais il y a une tendance dangereuse dans cette direction. Des fonctionnaires, des policiers, des douaniers et des agents de justice sont soudoyés. Les magistrats sont menacés pour avoir fait leur travail. »
Ces propos suscitent une réaction de Bart Brinckman, éditorialiste au Morgen. Il écrit : « Peut-être avons-nous été trop naïfs par le passé face au fléau du trafic de drogue et avons-nous trop longtemps observé sans rien faire l’argent de la drogue se répandre dans les différentes facettes de l’économie urbaine. Les magistrats ne doivent pas être tentés, par sentiment d’abandon, d’accepter un poste plus sûr au sein du ministère de la Justice. Les barons de la drogue et leurs avocats auront alors gagné une bataille. »
Le même sujet est abordé par Het Laatste Nieuws. Isolde Van den Eynde note que « la Belgique n’est pas encore un narco-état », précisant que « les mafieux de la drogue ne sont pas aux plus hauts échelons de notre système et de notre appareil politique ». Elle ajoute : « On dirait presque un problème sans solution directe. La question est de savoir comment notre État va se défendre. Nous savons que ce que nous faisons actuellement est insuffisant, mais personne n’a de recette miracle pour réussir. Et il y a l’autre paradoxe : il faut s’engager dans le combat, car il peut consumer une société entière, mais en sachant qu’on ne peut pas le gagner d’emblée. »
Le Soir aborde également le thème du harcèlement, mais en France, avec le procès de dix harceleurs de Brigitte Macron qui s’est ouvert hier. L’épouse du président français est accusée par ces harceleurs en ligne d’être en réalité « Jean-Michel Trogneux », femme transgenre. Pauline Hofman souligne que les milieux complotistes et d’extrême droite alimentent la désinformation par des montages photo, des vidéos détournées et des deep fakes, provoquant ainsi un cycle de désinformation.
Enfin, une autre affaire secoue la Flandre, impliquant Isabelle A, chanteuse flamande qui dénonce des comportements de son ancien manager dans l’émission « Het Huis ». Au début des années 90, elle affirme avoir échappé à des pratiques de harcèlement sexuel. Le journaliste Arnout Gyssels rappelle que le délai de prescription est expiré, mais il souligne que « cela n’enlève rien à l’intérêt du public », saluant le fait que l’on ne se contente plus de simples avertissements aux mineurs. L’article de Nieuwsblad conclut en s’interrogeant sur le nombre de victimes que le manager pourrait avoir eues et s’il y a eu des accusations formelles contre lui.

