Belgique

La revue de presse : fin d’Erasmus, début de la caserne !

Le 28 février 1995, le service militaire obligatoire est supprimé en Belgique, selon Le Soir. Elon Musk a réagi samedi à l’annonce de l’amende de 120 millions d’euros infligée à son entreprise X par l’Union européenne, constate De Standaard.

Belgique, 28 février 1995. Ce jour-là, le service militaire obligatoire est aboli, se rappelle Le Soir. Bien que cela soit motivé par des raisons budgétaires, c’est surtout perçu comme un symbole fort et populaire du retour à la paix sur le continent européen.

« Un legs formidable des générations de 60 ans et plus, marquées par les horreurs nazies et staliniennes, ainsi que par la guerre du Vietnam. Les protest songs et les manifestations pacifistes avaient eu raison des hymnes militaires. Bob Dylan résonnait dans nos têtes et sur nos murs. »

Hélas, les temps ont changé. Et cette fois, dans le sens inverse.

« Le pacifisme est terminé : la guerre est de retour en Europe, et avec elle, le service militaire – volontaire pour l’instant – en Belgique, en France et dans des pays éloignés de la frontière russe« .

Il semble qu’à 17 ans, il faille désormais choisir entre Erasmus ou la caserne.

« L’approbation très large des partis politiques et des opinions publiques concernant ce retour du service militaire est le signe le plus tangible d’une prise de conscience collective : oui,  » les temps ont changé « . C’est en même temps le symbole d’une génération qui a subi une terrible défaite ».

© BELGA PHOTO VIRGINIE LEFOUR
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« Combien de temps encore avant que l’UE disparaisse ? #Abolissons l’UE« . Par cette déclaration, Elon Musk a réagi samedi à l’amende de 120 millions d’euros infligée à son entreprise X par l’Union européenne, note De Standaard. Une saillie qui mérite d’être examinée. « Combien de temps encore nos dirigeants vont-ils s’agenouiller devant Trump ?« 

Analysons cette déclaration d’Elon Musk, suggère l’éditorialiste. L’homme fait référence à une amende de 120 millions imposée à son entreprise X pour non-respect de la Loi sur le service numérique. Cela semble parfaitement justifié et incarne une prise de conscience : « Musk se considère tellement intouchable qu’il n’estime pas avoir à respecter le droit européen« .

Il rejoint ainsi le point de vue de l’entourage du Président américain, Donald Trump : l’Europe n’est pas un allié, mais un concurrent politique, économique et identitaire à affaiblir, intimider et soumettre par le chantage.

Que faire ? L’éditorialiste pose la question aux dirigeants européens. Jusqu’ici, la plupart de ces dirigeants se sont inspirés de la stratégie de Mark Rutte. L’ancien Premier ministre néerlandais, à la tête de l’OTAN, a adopté une attitude de servilité et de flagornerie, mais cela ne suffira plus, avertit De Standaard.

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Pour L’Echo, la question réside dans la faiblesse de la réaction européenne.

« Face à l’agression russe, tant en 2014 qu’en 2022, les responsables européens ont pris le risque d’une réponse insuffisante par rapport à l’ampleur des transgressions. Par conséquent, la guerre se poursuit et ils réalisent encore combien leur position devient périlleuse, coincés entre Moscou, qui pourrait intensifier ses actions, et Washington, se posant en acteur extérieur, se limitant à vouloir « minimiser le risque de conflit entre la Russie et les États européens ». En ce qui concerne Trump, les dirigeants européens se murent souvent dans le silence ou minimisent la gravité de ce schisme, prétendant que les États-Unis demeurent « le plus grand allié » de l’Union.

La vérité, c’est que ce n’est plus le cas. Quant à « l’effacement civilisationnel » que brandissent les États-Unis, il n’a rien d’identitaire. Il représente bien plus le risque que Washington fait peser sur l’Europe.

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« Pourquoi Trump veut-il détruire l’Union ? » interroge De Morgen. Non pas parce qu’elle menacerait la liberté de la presse, mais parce que la construction européenne entrave les intérêts américains. Il est en effet bien plus aisé de traiter avec les 27 États séparément plutôt qu’en tant que bloc de puissance européenne, fait remarquer Het Laatste Nieuws. (L’unité qui reste à prouver, déplore le quotidien, mécontent des pressions de la Commission européenne sur la Belgique).