Belgique

La revue de presse : David Leisterh est-il coupable de sa démission ?

Les rebelles ont pris la capitale régionale Al-Fasher après plus de 500 jours de siège, entraînant des massacres et des incendies de quartiers, selon le Standaard. David Leisterh, leader du MR à Bruxelles, a annoncé quitter définitivement la vie politique nationale et régionale pour se consacrer à sa commune de Watermael-Boitsfort, dont il est devenu bourgmestre l’an dernier.

« Des témoignages, des vidéos et des images satellite montrent que les rebelles » ont pris la capitale régionale Al-Fasher après plus de 500 jours de siège qui ont déjà été très éprouvants pour les civils, comme l’indique la première page du Standaard. « Ces rebelles incendient des quartiers entiers et massacrent leurs habitants lors de cette prise de la ville […]. Les civils qui tentent de fuir sont abattus ou pendus aux arbres« , précise l’article.

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Non, si l’éditorial de l’Echo de ce matin traite d’une « tragédie collective », c’est bien au sujet de David Leisterh. Le leader du MR à Bruxelles qui abandonne son rôle de formateur et annonce quitter définitivement la vie politique nationale et régionale, pour se concentrer désormais – à 41 ans – sur sa commune de Watermael-Boitsfort, dont il est devenu bourgmestre l’an dernier.

Pour l’Echo, cet échec est celui de Leisterh, mais pas seulement. « Si la responsabilité de David Leisterh, qui n’a jamais vraiment paru à la hauteur de l’enjeu, est clairement engagée », écrit Quentin Joris, « il ne peut décemment pas être le seul responsable de cette séquence désastreuse. Car ces derniers mois, le cirque bruxellois nous a offert des numéros de politique politicienne permanents, émanant tant des rangs de la gauche que de la droite. Les calculs partisans étaient constants, l’intérêt du citoyen inexistant ».

Et pour conclure, une phrase lapidaire : « Le temps des postures est passé : place à la responsabilité, la vraie ».

Doigt pointé (aussi) sur David Leisterh

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L’Avenir n’est pas non plus tendre avec David Leisterh. Après avoir rappelé que David Leisterh est originaire de Coutisse, dans la commune d’Andenne, en province de Namur, Hugues Feron écrit dans son éditorial : « Il serait trop simple de rejeter la faute sur le seul PS, même si le parti d’Ahmed Laaouej n’a fait aucun cadeau en multipliant les vétos (notamment contre la N-VA) et les lignes rouges, par rapport aux positions tout aussi intransigeantes du parti sorti vainqueur des urnes. » Le MR, donc.

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David Leisterh est également pris pour cible dans Le Soir. « La démission, inéluctable et sans élégance, de David Leisterh », écrit Bernard Demonty dans son éditorial, qui poursuit : « Si seulement ce départ ouvrait le jeu vers une majorité. Mais la manière dont le démissionnaire justifie sa défection n’annonce rien de tel ».
Et pour conclure, là aussi, l’évaluation pour le politicien libéral n’est pas des plus flatteuses : « Blâmer l’autre pour masquer sa propre intransigeance, et désormais son insuffisance : c’est la signature de cette crise. Leisterh la pose au bas de son testament politique régional. Comme si son départ ne devait pas s’avérer plus fertile que son passage. »

© Belgaimage

Ne pas faire comme les Pays-Bas avec l’extrême droite

Cette démission risque également de ne pas améliorer l’image des politiques et d’encourager les extrêmes. Plusieurs journaux en font état ce matin. Le Standaard, dans son éditorial, évoque la « débâcle néerlandaise » qu’il faut tenter d’éviter chez nous. Avec le thème de l’immigration qui revient presque constamment et un gouvernement formé en incluant le PVV d’extrême droite de Geert Wilders. Ce PVV a ensuite fait sauter ce gouvernement justement à cause de la politique migratoire qu’il jugeait trop laxiste, ce qui a entraîné de nouvelles élections chez nos voisins du nord.

Une gouvernance pragmatique et déterminée demeure le principal rempart contre le populisme antidémocratique

Pour l’éditorialiste du Standaard, Lieven Sioen, les pays européens doivent tirer les leçons : gouverner avec l’extrême droite comporte des risques. Le journaliste ajoute : « Une gouvernance pragmatique et déterminée demeure le principal rempart contre le populisme antidémocratique ». En filigrane, il met en garde contre le fait de nourrir trop cet antagonisme.

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Par exemple, avec des informations assez simplistes. À ce sujet, la une des journaux de Sud Info ce matin, titre : « 57% des exclus du chômage ne sont pas Belges ». Mais en lisant attentivement l’article, on constate que la majorité de ces exclus non-Belges sont en réalité Européens, notamment Français, Néerlandais, Allemands, Espagnols ou Italiens. Cependant, pour découvrir cette information, il faut dépasser le titre et aller au cœur de l’article, au sein des pages intérieures du journal. Espérons que la plupart des lecteurs feront cette démarche.

Que disait l’éditorial du Standaard ce matin, déjà ? Ah oui, méfiance envers le « populisme antidémocratique ».