La réforme des pensions sera-t-elle prête à temps ?
Le gouvernement prévoit une réforme de notre système de pension qui doit être prête pour janvier 2026. Le malus pension, effectif dès janvier prochain, sera appliqué à ceux qui partent plus tôt à la retraite, avec un malus allant de 2% à 5% par année anticipée pour ceux n’atteignant pas un minimum de 7020 jours de travail effectif.
Le gouvernement s’engage dans une réforme en profondeur de notre système de retraite, avec une échéance fixée pour janvier 2026. Cependant, la complexité de ce système, qui comprend de nombreux cas particuliers, suscite des préoccupations.
Malus
Selon un article publié ce vendredi par L’Echo, le Service Public Fédéral (SPF) Pensions met en garde contre les enjeux liés au calendrier imposé par le gouvernement et son ministre Jan Jambon (N-VA) concernant le malus sur les pensions, qui entrera en vigueur dès janvier prochain. Ce malus s’appliquera aux personnes prenant leur retraite plus tôt, c’est-à-dire après une carrière d’au moins 35 années et 156 jours de travail effectif, cumulent au total un minimum de 7 020 jours, représentant la moitié d’une carrière complète. Un malus sera appliqué en dessous de ce seuil, pouvant aller de 2 % à 5 % par année anticipée.
Le SPF indique, entre autres, être confronté à « un défi sans précédent pour adapter ses programmes informatiques », et cela dans « un contexte d’incertitude ». Le texte élaboré cet été par les cinq partis de la coalition fédérale doit encore être examiné. Il ne sera pas voté à la Chambre avant la mi-décembre, ce qui complique le travail de l’administration qui ne peut pas se fonder sur des règles qui ne sont pas encore promulguées.
De plus, d’autres nouvelles réglementations s’ajouteront en 2027, et la réforme du chômage impactera également le calcul des carrières. « Dans le meilleur des cas, le SPF ne pourra appliquer la législation qu’aux dossiers dont la date d’entrée en vigueur est postérieure à octobre 2027 », avertit l’administration. D’après une source gouvernementale citée par L’Echo, « tous les cabinets ont pris connaissance de cet avis et pourraient envisager un report d’un an », une option que ne considère pas Jan Jambon (N-VA).
Jambon tient bon
Suite à ces révélations de L’Echo, le Service Fédéral des Pensions (SFP) dément avoir demandé un report de la réforme des pensions. Jan Jambon affirme qu’il suivra le calendrier prévu.
« Le Service fédéral des Pensions n’a pas demandé au gouvernement de reporter la réforme des pensions », déclare-t-il. « Le document mentionné est une note interne destinée à informer le comité de gestion, qui inclut les partenaires sociaux et les dirigeants du SFP, ainsi que le cabinet et le groupe de travail intercabinets sur les défis et la mise en œuvre pratique de la réforme sur la base des mesures proposées. C’est un document évolutif qui dépend du déroulement du parcours législatif. » Le SFP rappelle que son rôle est d’appuyer la prise de décision politique par des analyses techniques et des informations opérationnelles, ainsi que de formuler des solutions à des problèmes rencontrés.
L’agenda prévu est maintenu, a souligné le cabinet du ministre N-VA. « Nous maintenons le cap », a-t-il affirmé. « Et nous évaluerons régulièrement, au cours des prochains mois, la mise en œuvre progressive et la communication de nos réformes via mypension.be. Il s’agit de la plus grande réforme des pensions depuis des décennies, il est donc logique que l’administration ne se précipite pas. »
En conséquence, pour le moment et probablement pour plusieurs mois encore, le site mypension.be ne permet pas de connaître votre situation personnelle ni vos perspectives de retraite, notamment si celle-ci doit se réaliser prochainement. L’incertitude semble donc destinée à perdurer.

