Belgique

La population des rats est en pleine hausse en Belgique: « Quand on en voit un, c’est qu’il y a en déjà plusieurs »

Toutefois, hormis la météo, d’autres facteurs favorisent la prolifération des rongeurs. « Les composts sont pour eux de véritables maisons chauffées, grâce à la chaleur produite par la combustion », relève M. Wegnez. Élever quelques poules et lapins, une chèvre ou un mouton peut aussi offrir un abri aux rongeurs, qui profitent de la chaleur de la paille et du buffet garni de leurs hôtes. De manière générale, « plus il y a de la nourriture disponible, plus les populations augmentent », résume le naturaliste. En outre, la concentration des poisons vendus dans le commerce pour venir à bout de ces « nuisibles » a fortement diminué, poursuit celui qui est aussi responsable d’une entreprise de dératisation.

Par contre, tient à souligner Philippe Wegnez, les graves inondations qu’a connues la Wallonie en juillet 2021 n’ont pas favorisé la prolifération des rats. « Beaucoup se sont noyés. Mais les autres se sont concentrés dans certaines zones » épargnées, ce qui peut donner l’impression que leur nombre a augmenté. Il s’agit donc plutôt d’un déplacement de population. « Les secteurs vides sont néanmoins rapidement repeuplés. »

La multiplication « à outrance » des rats constitue un véritable problème de santé publique, puisque ces rongeurs sont porteurs de maladies. Cela devient également un problème économique. « Des fermiers perdent deux-trois vaches par an à cause de la leptospirose », une maladie qui se transmet notamment par morsure.

Pour éviter de cohabiter avec un invité surprise, il faut agir vite, conseille le spécialiste. « Si vous relevez les traces d’un rat dans le jardin, n’attendez pas qu’il entre dans la maison. Quand on voit un rat ou une souris, c’est qu’il y a en déjà plusieurs », conclut-il.