Belgique

La maladie de la langue bleue diminue les naissances chez les vêlages.

Cette année, il y a moins de naissances dans les étables, ce qui entraîne une diminution de vingt pour cent des naissances dans le bétail Blanc Bleu Belge selon Dr Marion Severin. Les vétérinaires ont constaté des anomalies lors des naissances, avec des veaux qui présentent des problèmes neurologiques, rendant ces animaux non viables à long terme.


C’est un rituel quotidien dans les fermes : chaque matin, les éleveurs s’occupent des jeunes veaux. Cette année, toutefois, les naissances dans les étables sont en baisse par rapport aux années précédentes, comme le constate Michel Denomerenge, éleveur à Crisnée. « Notre métier repose sur un roulement d’argent issu de la vente et des naissances. Étant donné qu’il y aura moins de naissances, il y aura moins d’animaux à vendre à l’avenir. »

Cette situation est directement liée à la maladie de la langue bleue. « Nous avons observé une diminution de vingt pour cent des naissances chez notre clientèle concernant le bétail Blanc Bleu Belge. Cela est lié aux avortements spontanés survenus lorsque les animaux étaient dans les prairies l’été, voire à des vaches qui n’ont pas été inséminées en raison de la présence de la maladie, » explique le Dr Marion Severin, vétérinaire.

Au moment des naissances, les vétérinaires ont remarqué des anomalies. « Même pour les veaux nés vivants, nous avons constaté des problèmes tels que des veaux aveugles, des veaux qui tournent en rond, des problèmes neurologiques. Ces veaux ne sont donc pas viables sur le long terme et ne pourront pas remplacer le bétail adulte de l’exploitation, » précise-t-elle.

« Un veau mort, c’est une vie qui part. […] En plus, nous sommes impuissants : quand la maladie est là, c’est trop tard, » déclare Marc Delvigne, éleveur à Crehen, qui reste marqué par l’expérience de ses animaux touchés par le virus. « Ce n’était pas toujours réjouissant. C’était même assez compliqué de se lever le matin et de se demander ce qui allait encore nous tomber sur la tête, parce qu’un veau mort, c’est une vie qui part. »

Les éleveurs et vétérinaires ne peuvent pas ignorer complètement cette maladie transmise par des moucherons, car elle peut réapparaître, comme l’explique Dr Michaël Distèque. « Nous avons vacciné contre les sérotypes 3 et 9. Il suffit qu’un autre sérotype sans immunité croisée avec nos vaccins se manifeste, et tout peut recommencer. Nous ne savons pas quel sérotype va arriver. Pour l’instant, nous sommes protégés contre les 3 et 9, mais pour le reste, c’est incertain. »

Ainsi, le monde de l’élevage reste sur ses gardes : les éleveurs demeurent attentifs aux signes de faiblesse chez leurs animaux.