La hausse de la TVA en Arizona impacte le secteur Horeca et les grandes surfaces.
La TVA sur les plats à emporter passera de 6 à 12% au mois de mars prochain. Marylène Larsimont, gérante d’un établissement, a déclaré que « cela va nous faire de nouveaux papiers à remplir » en raison de la complexité de la facturation.
**Frites et fast-food avec un arrière-goût amer**
Alors que la hausse de la TVA sur les plats à emporter fait l’objet de discussions parlementaires animées, tant la grande distribution que les petits acteurs de l’Horeca prennent conscience des conséquences à venir dans quelques mois. Bien que certains aspects demeurent flous, cette mesure, affectant le « takeaway », est difficile à accepter.
Münir Ünal, propriétaire d’un snack, prépare ses frites et autres spécialités à emporter depuis 37 ans.
> « On ne peut pas augmenter nos prix, on va devoir travailler plus pour gagner moins », déclare-t-il.
Ce frituriste bruxellois a déjà subi les ravages de la crise sanitaire, ainsi que la hausse des prix de l’énergie et des matières premières. Ainsi, la TVA qui passera de 6 à 12 % en mars prochain pour ses frites et ses durums à emporter constitue un nouveau coup dur pour ses affaires.
> « On ne sait pas augmenter les tarifs, parce que le pouvoir d’achat n’augmente pas. En tant que friturier, on se sent piégé car il n’y a pas d’échappatoire. Comme on ne peut pas augmenter nos prix, on va devoir travailler plus pour gagner moins. Les temps sont déjà difficiles. Pour les plus fragiles, certains vont être condamnés à fermer boutique. Ils vont se demander pourquoi continuer à travailler dans ces conditions. C’est juste vraiment dommage car la frite, le plat le plus populaire, est de moins en moins accessible », confie Münir Ünal.
**Pour les traiteurs, cette recette fiscale est trop complexe**
Du côté des traiteurs, le constat est similaire. Marylène Larsimont, gérante d’un établissement, explique que sa clientèle sera touchée par cette mesure, alourdissant ainsi son travail administratif.
> « Avec cette hausse de TVA, nous devrons augmenter nos prix auprès de nos clients. Ce sera encore plus compliqué car ça va nous faire de nouveaux papiers à remplir. En plus, il faut le faire maintenant électroniquement. Tous ces changements en même temps pour les indépendants, c’est beaucoup trop. »
Elle souligne que la facturation sera difficile à gérer :
> « En tant que service traiteur, nous aurons désormais trois facturations différentes. 12 % de TVA pour certains plats à emporter et à consommer le jour même. 6 % pour nos plats sous vide dont la date limite de consommation est de plus de deux jours. Et 21 %, lorsqu’on preste chez un client. Cela va être difficile de se retrouver. »
**Le secteur de la restauration, entre inquiétudes et soulagement**
Du côté du secteur de l’Horeca, il y avait des craintes quant à l’impact de cette nouvelle mesure. Matthieu Léonard, président de la Fédération Horeca Bruxelles, souligne un critère clair : la date de limite de consommation de 48 heures pour les plats préparés à la vente. Au-delà de deux jours, ces plats ne subiront pas une augmentation de TVA.
> « Cela signifie qu’il y a toute une série de plats préparés de restaurants qui sont tout à fait consommables au-delà de deux jours. On aura donc ce devoir d’information. On conseillera aux restaurateurs d’au moins étiqueter le plat vendu ».
Cependant, il admet que la mesure reste floue :
> « On est nouveau dans de l’interprétation. Je crois qu’on n’en a pas fini avec cette histoire. Mais en tout cas, il ajoute des critères, comme celui de la DLC de 48 heures, qui permet à l’Horeca traditionnel de vendre des plats préparés à un taux de 6 %. Cette mesure est bizarre car notre secteur comprend des métiers différents. Et on opère différemment en fonction de l’enseigne ou de l’activité. »
**La grande distribution moins impactée**
La fédération du commerce Comeos, qui déplore cette hausse de TVA pour certains repas, considère que cette précision en termes de date limite de consommation « contribue à garantir un terrain de jeu équitable entre les supermarchés et l’Horeca. »
Lora Nivesse, porte-parole de Comeos, reconnaît que des zones d’ombre subsistent, mais souligne que le secteur connaît désormais les implications de cette mesure.
> « On n’est pas ravi d’avoir une hausse de TVA qui touchera quand même certains de nos produits. En revanche, on est satisfait d’avoir enfin plus ou moins de clarté. Après des semaines de discussions, on sait au moins à quoi s’en tenir. Logiquement, la grande distribution ne sera pas fortement impactée. »
Alors que le gouvernement cherche à augmenter ses recettes, cette nouvelle mesure fiscale sur les plats à emporter suscite des réactions mitigées, loin de faire l’unanimité dans le milieu de la restauration et auprès des consommateurs.

