La flottille pour Gaza ne s’arrête pas malgré des « intimidations ».
La Global Sumud Flotilla, lancée début septembre à partir de l’Espagne, comprend environ 45 bateaux avec des centaines de militants propalestiniens de plus de 40 pays. À 05H30 GMT, la flottille se trouvait en Méditerranée, au nord des côtes égyptiennes, à environ 220 kilomètres du territoire palestinien.
Initialement lancée depuis l’Espagne début septembre, la Global Sumud Flotilla (« sumud » signifie « résilience » en arabe) se présente comme une « mission pacifique et non violente d’aide humanitaire ». Elle regroupe environ 45 bateaux et des centaines de militants propalestiniens en provenance de plus de 40 pays.
À 05H30 GMT, la flottille a annoncé qu’elle se trouvait en Méditerranée, au nord des côtes égyptiennes, à environ 120 milles nautiques (soit environ 220 kilomètres) du territoire palestinien.
### « Opération d’intimidation »
Parmi les participants, on retrouve le petit-fils de Nelson Mandela, l’ancien député sud-africain Mandla Mandela, la militante suédoise Greta Thunberg, la députée européenne franco-palestinienne Rima Hassan et l’ancienne maire de Barcelone, Ada Colau. Leur objectif est de « briser le blocus de Gaza » et d’apporter « une aide humanitaire à une population assiégée confrontée à la famine et au génocide ».
Durant la matinée, Global Sumud a déclaré que « les forces navales de l’occupation israélienne ont lancé une opération d’intimidation » contre la flottille, qualifiant cela d' »agression navale dangereuse contre notre flottille humanitaire ».
Alma, l’un des principaux bateaux de la flottille, a été « agressivement encerclé par un navire de guerre israélien pendant plusieurs minutes ». Pendant cet événement, les communications ont été « désactivées à distance », et le capitaine a « dû effectuer une manœuvre brusque pour éviter une collision frontale » avec le navire israélien.
Un second bateau, Sirius, a également été la cible de harcèlements similaires, ont rapporté les organisateurs de Global Sumud.
Marie Mesmeur, députée française du parti de gauche radicale LFI, présente à bord du Sirius, a indiqué à l’AFP avoir observé au moins deux navires non identifiés, dont l’un était « très très proche ».
### Zone d’exclusion
Il y a eu aussi « un bateau militaire d’intervention avec une énorme lumière pointée sur nous », et à ce moment-là, « les communications radars et internet » ont été interrompues avant que l’alerte ne soit finalement levée.
La flottille a précisé qu’elle « reste vigilante car elle entre dans la zone où les précédentes flottilles avaient été interceptées ou attaquées », faisant référence à l’interception des voiliers Madleen et Handala en juin et juillet.
Elle a affirmé qu’elle compte « continuer sa route sans se laisser décourager par les menaces et tactiques d’intimidation israéliennes ».
L’Italie et l’Espagne ont dépêché des navires militaires pour protéger la flottille après des « attaques par drones sans pilote avec déploiement d’engins explosifs et incendiaires » contre elle dans la nuit du 23 au 24 septembre, dénoncées par l’ONU et l’Union européenne.
### Attaques de drones
La flottille avait déjà signalé avoir été ciblée par deux attaques de drones alors qu’elle était ancrée près de Tunis, le 9 septembre.
Le gouvernement espagnol a demandé à Global Sumud de « ne pas entrer dans les eaux désignées comme zone d’exclusion par Israël » (à 150 milles nautiques de Gaza) et a précisé que le navire espagnol envoyé pour leur porter secours « ne franchira pas cette limite ».
La frégate militaire envoyée par Rome pour escorter la flottille a également dû s’arrêter à la limite « critique » des 150 milles nautiques et a exhorté les participants à « abandonner » la mission. Les organisateurs ont dénoncé ces actions comme « une tentative de dissuader et de miner une mission humanitaire pacifique », accusant Rome de soutenir Israël.
Mardi soir, la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a appelé la flottille « à s’arrêter maintenant » afin de permettre un accord entre les belligérants sur la base du plan de paix pour le Moyen-Orient proposé par le président américain Donald Trump.
Elle a déclaré que « la flottille devrait accepter une des diverses propositions avancées pour le transfert, en sécurité, de l’aide », soulignant que « tout autre choix risque de se transformer en prétexte pour empêcher la paix ».
### Réaction de Maxime Prévot
Interrogé à ce sujet à la Chambre, Maxime Prévot a assuré que la Belgique garantirait la protection consulaire de ses ressortissants. Cependant, il a précisé que la Belgique ne dépêchera pas de navire militaire et ne répond donc pas à la demande faite par les représentants de la flottille. Maxime Prévot a néanmoins confirmé avoir pris contact « d’initiative » avec ses homologues espagnol et italien pour s’assurer qu’en cas de besoin, les deux navires militaires dépêchés par ces pays assureraient l’assistance aux ressortissants belges. Cependant, ces navires ne franchiront pas les eaux territoriales israéliennes afin d’éviter toute escalade, a-t-il ajouté.
Le chef de la diplomatie belge a réitéré ses inquiétudes concernant le non-respect éventuel par Israël du droit international et du droit de la mer. Maxime Prévot a aussi exprimé son étonnement face aux critiques sur son silence, déclarant : « Peut-être que ce que je dis n’est pas ce que la flottille veut entendre. Mais on ne peut pas parler de silence. »

