Belgique

La dermatose nodulaire contagieuse: inquiétudes croissantes chez les éleveurs bovins.

Des cas de dermatoses nodulaires contagieuses ont été constatés en France, entraînant des conséquences lourdes pour les éleveurs, car si une bête est malade, c’est tout le troupeau qui est euthanasié. En Wallonie, les éleveurs bovins sont inquiets et réclament des vaccins de toute urgence, afin d’éviter que la maladie ne remonte de France.


En France, dans plusieurs régions, des cas de dermatoses nodulaires contagieuses ont été observés. Les répercussions pour les éleveurs sont graves. Si un animal est atteint, l’intégralité du troupeau est euthanasiée. Des tensions entre les forces de l’ordre et les agriculteurs sont également survenues.

## Inquiétudes

En Wallonie, les éleveurs bovins suivent de près cette situation, préoccupés par son évolution. Jeanne Collin, éleveuse bovine à Warnant-Dreye, déclare : « Si la maladie arrive sur le territoire belge, ce n’est pas un territoire comme la France, tout le monde sera vite confiné. Au niveau de la vaccination, y aura-t-il assez de vaccins, pas de vaccins, est-ce qu’il y en aura ? L’abattage, c’est un protocole européen pour ce qui se passe en France. A priori, si on a cette dermatose nodulaire ici, on aura le même sort que les Français. »

## Une maladie virale

Dans les exploitations, agriculteurs et vétérinaires échangent sur cette maladie. Marion Severin, vétérinaire, explique : « C’est une maladie virale qui est transmise par les insectes piqueurs et qui va provoquer de la température chez les animaux, des nodules sur la peau mais aussi à l’intérieur du corps, une baisse de production de lait, des avortements, des infertilités. Beaucoup de choses. »

## Un travail de plusieurs décennies

Pour produire des animaux de qualité, les éleveurs portent une attention particulière à la génétique et aux croisements de leur cheptel. La disparition d’un troupeau représente un coup dur. Nicolas Massagor, éleveur à Berloz, précise : « On a mis des années pour obtenir un cheptel comme on a pour le moment. Si on abat tout, on repart à zéro. Et là, c’est une vraie catastrophe. »

## « Une nécessité d’abattre »

En 1997, tous les animaux de la ferme Baudoin à Sinsin ont été abattus en raison de la tuberculose. Firmin Baudoin, qui a traversé des moments très difficiles, considère que c’est la seule façon d’éradiquer la dermatose nodulaire : « C’est une nécessité d’abattre tous les animaux parce que d’un point de vue de l’élevage, on ne sait plus rien faire avec et cela représente un danger pour les agriculteurs situés à côté d’une exploitation touchée par cette maladie. Donc il faut abattre ! »

## D’urgence, des vaccins !

Le secteur de l’élevage demande avec insistance des vaccins. Firmin Baudoin ajoute : « Pour moi, il faut intervenir de toute urgence au cas où la maladie remonte de France. Il faut éviter d’avoir en Belgique des éleveurs qui sont touchés. Ce serait une catastrophe. »

Pour cet hiver, les éleveurs espèrent de fortes gelées afin de réduire la population d’insectes. La Belgique compte 2 millions de bovins.