La confiance dans le système de santé s’affaiblit, selon Solidaris
La confiance des Belges francophones envers leur système de santé s’érode, ressort-il mercredi du baromètre annuel de Solidaris consacré à la confiance et au bien-être. Malgré une qualité des soins toujours jugée excellente par 70% des sondés, ce taux a chuté de 7 points depuis 2015. L’indice composite de bien-être (IBE) stagne à 53, en recul de 6,5% par rapport à 2015.
- Publié le 11-12-2024 à 07h12
La perception de l’accessibilité aux soins s’est particulièrement dégradée, pointe Solidaris. Seuls 51% des répondants estiment qu’il y a suffisamment de professionnels de santé dans leur région, contre 76% en 2015. Les délais d’attente sont jugés excessifs par 83% des sondés pour les rendez-vous chez les spécialistes (+7 points) et par 63% pour les admissions hospitalières (+14 points).
L’enquête, menée auprès de plus de 1.000 personnes, révèle par ailleurs un renforcement des inégalités sociales au cours des neuf dernières années. Les plus fortes baisses de l’IBE touchent les femmes (-9,6%), les 40-59 ans (-10,1%), les personnes précaires (-9,2%), les familles monoparentales (-13,6%) et les personnes en incapacité de travail (-15,2%).
« Malgré l’aggravation des inégalités, de moins en moins de Belges francophones considèrent les inégalités sociales comme insupportables dans notre société » (de 73% à 64% depuis 2015), analyse la mutualité socialiste, pour laquelle cette évolution « suggère une acceptation croissante des inégalités sociales alors qu’elles ne cessent de se creuser ».
En outre, l’état de santé physique se dégrade, avec 53% des personnes se jugeant en bon ou très bon état, contre 64% en 2015, relève Solidaris. Le travail est perçu comme source de bien-être par seulement 40% des répondants, contre 62% en 2015. La conciliation vie professionnelle-vie privée est également plus difficile (52% contre 60% en 2015).
Face à ces constats, la mutualité préconise un bouclier tarifaire, une meilleure planification de l’offre de soins (incluant des conditions de travail décentes pour le personnel et une approche préventive) et une réforme du conventionnement pour augmenter le nombre de prestataires.