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Israël continue ses bombardements sur Gaza malgré le « oui sous conditions » du Hamas.

La Défense civile locale a fait état de dizaines de frappes et des tirs d’artillerie israéliens dans la ville de Gaza samedi. M. Bassal a ajouté que 20 maisons avaient été détruites lors des bombardements nocturnes.


La Défense civile locale a rapporté de nombreuses frappes et tirs d’artillerie israéliens dans la ville de Gaza samedi, en dépit de l’appel de Donald Trump demandant à Israël de cesser ses bombardements dans le territoire palestinien. « La nuit a été très violente, avec l’armée israélienne effectuant des dizaines de frappes et de tirs d’artillerie sur la ville de Gaza et d’autres zones de la bande de Gaza, malgré l’appel du président Trump à mettre fin aux bombardements », a déclaré à l’AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.

M. Bassal, représentant d’une force de secours opérant sous l’autorité du mouvement islamiste Hamas, a précisé que 20 maisons avaient été détruites lors des bombardements nocturnes. « La situation est très grave dans la ville de Gaza », a-t-il ajouté, soulignant que ses équipes n’étaient pas en mesure d’atteindre toutes les victimes en raison de « la présence de chars et des bombardements incessants ».

Le Hamas a déclaré être prêt vendredi à des négociations immédiates pour la libération des otages israéliens retenus à Gaza et pour mettre fin à la guerre, dans le cadre du plan proposé par Donald Trump. « Le mouvement annonce son accord pour la libération de tous les prisonniers de l’occupation – les vivants et les dépouilles – selon la formule d’échange incluse dans la proposition du président Trump », a indiqué le Hamas dans un communiqué, en faisant référence aux prisonniers palestiniens qui devraient être libérés contre les otages retenus à Gaza. Il a également exprimé sa disposition à entrer en négociations pour discuter des « détails » de la libération des otages.

Israël a pris note de la réponse du mouvement palestinien et a indiqué samedi se préparer « pour la mise en œuvre immédiate de la première étape du plan Trump pour la libération de tous les otages », sans pour l’heure mentionner l’arrêt des bombardements.

Le Hamas n’aborde pas la question de son désarmement, exigé par Israël, ni celle de l’exil de ses combattants vers des pays tiers, deux points essentiels du plan Trump.

La Maison Blanche a annoncé que Donald Trump allait bientôt s’exprimer vendredi sur « l’accord » qui a été proposé par le Hamas concernant son plan pour Gaza. « Dans les coulisses du Bureau ovale : le président Trump répond à l’accord du Hamas à son plan de paix », a commenté sa porte-parole Karoline Leavitt, en publiant une photo de Trump assis derrière son bureau, entouré d’équipements audio et vidéo. Donald Trump a ensuite relayé sur son réseau Truth Social le communiqué du mouvement islamiste palestinien, déclarant que le Hamas « était prêt pour une paix durable » selon le communiqué publié en réponse à son plan de paix pour Gaza.

Sur Truth Social, Donald Trump a souligné que le mouvement islamiste palestinien « était prêt pour une paix durable » après deux ans de conflit. « Israël doit arrêter immédiatement les bombardements à Gaza, afin que nous puissions libérer les otages rapidement et en toute sécurité », a-t-il ajouté.

Ces propos du président américain sont « encourageants », a estimé samedi le Hamas, qui a dit être prêt à engager immédiatement des négociations en vue de la libération des otages et de la cessation des hostilités. « Les déclarations du président Trump concernant l’arrêt immédiat des bombardements israéliens dans la bande de Gaza sont encourageantes, et le Hamas est prêt à entamer immédiatement des négociations pour un échange de prisonniers, mettre un terme à la guerre et garantir le retrait de l'[armée] israélienne de la bande de Gaza », a déclaré à l’AFP le porte-parole du Hamas, Taher al-Nounou.

Un haut responsable du Hamas a décrit le plan de Trump comme « vague », soulignant que des négociations étaient nécessaires. Des experts mettent en garde contre un emballement trop rapide. Ce n’est pas la première fois que Donald Trump exprime de l’enthousiasme dans ce dossier ou dans celui de l’Ukraine. Cette fois-ci, il convient de rester prudent face à l’annonce inédite du Hamas qui indique sa volonté de négociations immédiates pour la libération des otages israéliens retenus à Gaza depuis près de deux ans.

Le plan de Donald Trump stipule notamment que les otages, qu’ils soient vivants ou décédés, doivent être libérés dans les 72 heures. Parmi les 251 personnes enlevées durant l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, 47 sont encore retenues à Gaza, dont 25 considérées comme décédées par l’armée israélienne. Tout cela prendra du temps pour le Hamas, déjà très affaibli par l’intensification des bombardements israéliens des dernières semaines.

Sur la scène internationale, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont salué une avancée « significative ». Macron a souligné que « la libération des otages et le cessez-le-feu sont à portée de main ». Le Qatar, en tant que pays médiateur, ainsi que l’Égypte, ont également applaudi l’annonce, l’Égypte la qualifiant de « positive ». Le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a appelé toutes les parties à « saisir cette occasion pour mettre un terme à ce conflit tragique ».