Belgique

« Il faut que les dégoûtants partent » : plusieurs organisations membres de la CNAPD appellent à l’exclusion de groupes complaisants avec la Russie

Comment le PTB a noyauté la manifestation « apolitique » contre la guerre en Ukraine

En interne, cette polémique a suscité pas mal de remous. Outre le retrait de la Génération Engagée, les autres organisations membres – parmi lesquelles les jeunes écolos (Écolo J) et socialistes (Mouvement des Jeunes Socialistes), l’ASBL Etopia (liée à Écolo) ou encore la FGTB et la CSC – ont longuement débattu avec la CNAPD et l’ont appelée à clarifier sa position. Ce qui a débouché sur un communiqué publié lundi, dans lequel les deux présidents de la coalition condamnent les slogans “en contradiction flagrante” avec le mot d’ordre de la manifestation et assurent “prendre toutes les mesures nécessaires” pour éviter ce type de messages à l’avenir. Ils disent également regretter que l’appel à manifester ait été interprété comme un “manque de solidarité avec le peuple ukrainien” ou comme une “tentative de mettre dos à dos l’agresseur et l’agressé”.

Guerre en Ukraine : deux manifestations à Bruxelles ce week-end, pour deux visions du conflit

Aucun des membres cités plus haut n’envisage un retrait de la coupole. “On ne peut pas condamner un mouvement qui essaye sincèrement d’organiser une manifestation pour la paix simplement parce qu’il s’est laissé infiltrer, estime le président de la FGTB, Thierry Bodson, qui s’est publiquement exprimé lors de la manifestation du 26 février. La confiance dans la CNAPD doit rester.

La prudence est de mise

Ce qui n’empêche certains membres de rester prudents. “Nous restons vigilants, insiste Patrick Dupriez, ancien co-président d’Ecolo et actuel président d’Etopia, qui n’avait pas signé l’appel à manifester. Le communiqué de la CNAPD est une première étape, mais il faut poursuivre le travail. La CNAPD, c’est l’outil historique du pacifisme en Belgique. On n’a pas envie de le laisser dériver.

Etopia insiste dès lors pour que la CNAPD s’engage rapidement dans des dialogues avec les associations de réfugiés ukrainiens en Belgique, mais aussi avec la société civile en Ukraine et dans ses pays voisins. Etopia appelle également à l’exclusion des “organisations complaisantes” avec le régime russe actuel, qui ne respectent pas les “fondamentaux démocratiques” de la CNAPD. Dans le viseur d’Etopia, notamment, le Comité de Surveillance Otan, dont des membres ont défilé le 26 février avec des slogans pro-Poutine.

Les jeunes socialistes appellent eux aussi à l’exclusion de certains groupes: “Il n’y a pas de place à laisser au complotisme et la propagande russe au sein de nos rangs.” Une piste que soutient aussi la FGTB : “Il faut que ce soit les dégoûtants qui partent et les dégoûtés qui restent”, tranche Thierry Bodson.