Il est temps de passer « à un état d’esprit de période de guerre » : une campagne sécuritaire prématurée ?
La campagne que le Centre de crise national lancera l’année prochaine pour préparer la population à des situations d’urgence, voire de guerre, est « prématurée » si l’on n’investit pas d’abord dans la sécurité, a affirmé dimanche le ministre de la Justice Paul Van Tigchelt dans l’émission De Zevende Dag, sur la VRT.
- Publié le 22-12-2024 à 18h25
Face à la guerre russe en Ukraine, à une instabilité géopolitique croissante, ou aux catastrophes naturelles, l’Union européenne et ses États membres veulent développer dans la population une culture du risque et de la résilience. L’objectif est entre autres de savoir comment se mettre à l’abri, évacuer ou élaborer son propre plan d’urgence.
À la demande de l’Union européenne, l’ancien président finlandais Sauli Niinistö a présenté récemment un rapport pour renforcer la préparation civile et militaire de l’Europe. Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, déclarait dernièrement encore qu’il était temps de passer « à un état d’esprit de période de guerre ».
La ministre belge de l’Intérieur, Annelies Verlinden (CD&V), juge important d’apprendre comment s’en sortir, sans toutefois alarmer inutilement la population. Mais pour son collègue de la Justice, Paul Van Tigchelt (Open Vld), une campagne du Centre de crise national à ce sujet serait prématurée. Il insiste sur la nécessité de réinvestir d’abord dans la sécurité.
« En premier lieu, c’est au gouvernement qu’il incombe d’assurer la sécurité des citoyens ; en second lieu, oui, il est bon d’avoir des citoyens informés et résilients », expose-t-il. « C’est du gouvernement lui-même que cela doit partir, en donnant le bon exemple, en investissant dans la sécurité. Dans ce domaine, nous avons été sous perfusion de nos amis américains pendant des décennies. C’est terminé, et l’Europe et la Belgique devraient en être bien conscientes. Nous devons investir dans notre sécurité, nous devons être autonomes », a-t-il plaidé.