HOPE 2025 : la reine Mathilde s’engage contre le harcèlement scolaire
La reine Mathilde s’engage contre le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement et a rendu visite à l’école des Étangs à Ixelles. Elle souligne l’importance de la prévention et déclare : « Si l’on parvient à travailler sur la prévention, sur la manière dont l’enfant peut exprimer ses émotions face à ce qu’il vit, et qu’il se sente écouté, le problème sera déjà à moitié résolu ».
Cette année, HOPE reçoit un soutien conséquent : la reine Mathilde se mobilise contre le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement. Dans ce cadre, elle a visité l’école des Étangs à Ixelles. Elle évoque les raisons qui motivent son engagement : « C’est très important de m’engager dans cette campagne contre le harcèlement et le cyberharcèlement pour différentes raisons. D’abord, je suis mère de quatre enfants. Le bien-être des enfants est vraiment essentiel à mes yeux et j’en suis très, très sensible ».
La formation professionnelle de la Reine accentue également sa sensibilité à cette problématique : « Par ma formation, j’ai été logopède et psychologue, et voir des enfants qui sont rendus encore plus vulnérables à cause du harcèlement à l’école, c’est quelque chose qui m’est insoutenable », confie-t-elle.
Aurélien De Spiegeleire, enseignant en P5/P6, souligne l’importance de détecter les signaux d’alarme. Un enfant qui préfère rester en classe pendant la récréation ou qui se rapproche des adultes au lieu de jouer avec ses camarades peut être un indicateur de détresse. La reine Mathilde rappelle la vulnérabilité des enfants victimes de harcèlement : « C’est une problématique extrêmement dure parce que quand un enfant a été victime de harcèlement, il est fragilisé, il est rendu vulnérable. Un enfant ne doit pas être seul face à une telle situation. »
Adèle Danckers d’Infor Jeunes Bruxelles nuance l’idée de l’intention de nuire, expliquant que les harceleurs ne se lèvent pas forcément avec l’intention de faire du mal, mais agissent souvent par besoin d’appartenance au groupe : « On constate que, bien souvent, les auteurs de harcèlement cherchent avant tout à trouver leur place au sein du groupe. Leur attitude découle de ce besoin de reconnaissance. Leur intention première n’est pas nécessairement de nuire, même si leurs comportements provoquent inévitablement du tort ». Cette analyse aide à mieux comprendre les mécanismes du harcèlement pour mieux le prévenir.
L’école visitée a mis en place plusieurs initiatives pour promouvoir le bien-être des enfants. « Le but de notre projet, c’est que l’école soit un monde où on se sent écouté, qu’on soit élève ou parent. Dès le départ, il y a trois ans, on a mis un gros focus sur le bien-être. On s’est dit qu’on ne pouvait pas traiter du harcèlement scolaire de manière qualitative si on n’abordait pas cette notion générale de bien-être dans l’établissement scolaire », indique Frédéric Bulcke, directeur de l’école des Étangs à Ixelles.
Des outils concrets ont vu le jour, comme une cellule bien-être et des boîtes aux lettres permettant aux enfants de signaler des problèmes. Une élève témoigne de l’efficacité de ces dispositifs : « Avant, je n’allais pas dire aux animateurs quand j’avais un problème parce qu’il n’y avait pas vraiment de conséquences. Depuis qu’ils ont créé la cellule bien-être, quand mes amis ou moi avons des problèmes, on se conseille et puis on va voir ensemble un des membres. Et en général, ça marche. »
La reine Mathilde souligne l’importance cruciale de la prévention : « Si l’on parvient à travailler sur la prévention, sur la manière dont l’enfant peut exprimer ses émotions face à ce qu’il vit, et qu’il se sente écouté, le problème sera déjà à moitié résolu ». Elle insiste également sur la nécessité d’être à l’écoute des enfants concernés par le harcèlement : « Il faut vraiment pouvoir être à l’écoute de ces enfants. Il y a des moyens de le faire, il y a des moyens de redonner une voix à ces enfants qui sont victimes de harcèlement. »
L’efficacité de la lutte contre le harcèlement dépend véritablement d’une collaboration entre tous les acteurs de la communauté éducative. Les parents doivent pouvoir faire confiance à l’école pour exprimer leurs inquiétudes, tandis que les enseignants jouent un rôle central. « Les enseignants ont un rôle extrêmement important, ce sont des figures de référence pour beaucoup d’enfants. Je pense qu’il faut les soutenir dans cette responsabilité qui dépasse largement l’apprentissage académique. Ils contribuent aussi à l’éducation émotionnelle et affective des jeunes. J’éprouve une profonde gratitude pour tout ce qu’ils apportent à la jeune génération », déclare la reine Mathilde.
Malgré la complexité du problème, la reine Mathilde se montre optimiste après cette rencontre : « Évidemment que le harcèlement ne s’arrêtera pas comme ça, mais il faut au moins qu’on casse les tabous et qu’on ne permette plus que le harcèlement s’installe », dit-elle. « Cette visite marque une belle étape, un bon début. Ce que j’ai entendu me rend pleine d’espoir », conclut la Reine, le sourire aux lèvres.

