Belgique

Guerre en Ukraine : Trump parle d’un appel « très productif » avec Poutine avant Zelensky

Volodymyr Zelensky rencontre Donald Trump dimanche à Mar-a-Lago à 13h00 (18h00 GMT) pour discuter d’une nouvelle version du plan de paix pour l’Ukraine. La Russie contrôle environ 20% de l’Ukraine et a intensifié ses frappes contre Kiev, privant d’électricité plus d’un million de foyers.


Volodymyr Zelensky, soutenu par les Européens, rencontre Donald Trump ce dimanche en Floride, avec l’espoir de finaliser une nouvelle version du plan de paix pour l’Ukraine, suite aux récentes frappes massives de Moscou sur Kiev.

Cette réunion, prévue à 13h00 (18h00 GMT) dans la résidence Mar-a-Lago de Donald Trump, sera la première entre les deux présidents depuis octobre dernier, lorsque l’Ukrainien avait sollicité sans succès des missiles Tomahawk de la part de son homologue américain.

Cette fois, Volodymyr Zelensky espère obtenir l’approbation de Donald Trump concernant une nouvelle version du plan de paix pour l’Ukraine, que Washington a présentée il y a près d’un mois.

Le président ukrainien a révélé cette semaine cette nouvelle version, élaborée après de vives négociations demandées par Kiev, qui considérait la première mouture trop favorable aux revendications russes.

La nouvelle proposition envisage un gel des combats sur les positions actuelles sans offrir de solution immédiate aux revendications territoriales de la Russie, qui détient environ 20 % du territoire ukrainien.

Ce document abroge également deux exigences majeures du Kremlin : le retrait des troupes ukrainiennes de la région de Donetsk et un engagement juridiquement contraignant de l’Ukraine à ne pas adhérer à l’OTAN.

### Nouvelles frappes russes

Samedi, lors d’une étape à Halifax, au Canada, le président ukrainien a reçu le soutien des autorités canadiennes ainsi que des Européens et de l’OTAN.

Dimanche, après la rencontre entre Trump et Zelensky à Mar-a-Lago, un appel téléphonique entre les deux hommes et des dirigeants européens est également prévu, a annoncé un porte-parole de Kiev.

« Nous devons mettre fin à cette guerre, et pour cela, nous avons besoin de deux choses : exercer une pression sur la Russie et apporter un soutien suffisamment fort à l’Ukraine, » a répété Volodymyr Zelensky samedi.

L’accueil que réserve Donald Trump à son homologue ukrainien demeure cependant incertain. « Je n’accorde rien tant que je ne donne pas mon accord, » a déclaré le président américain au site Politico vendredi, préparant ainsi le terrain pour leur rencontre.

Donald Trump s’est néanmoins montré optimiste. « Je pense que ça se passera bien avec lui. Je pense que ça se passera bien avec (le président russe Vladimir) Poutine, » avec lequel il projette de s’entretenir « bientôt ».

La Russie a intensifié les pressions militaires, pilonnant Kiev et sa région samedi, privant d’électricité plus d’un million de foyers pendant des heures, et a annoncé la prise de deux nouvelles villes à l’est de l’Ukraine.

« Si les autorités de Kiev ne souhaitent pas régler ce différend pacifiquement, nous réglerons tous les problèmes qui se présentent à nous par la force, » a averti le président russe Vladimir Poutine.

Pour la Russie, qui considère Donald Trump comme un relais efficace de certaines de ses revendications, « l’Europe et l’Union européenne sont devenues le principal obstacle à la paix, » a déclaré le ministre des Affaires étrangères Serguei Lavrov.

### Frustration américaine

Donald Trump manifeste son agacement face à l’enlisement des négociations, expliquant qu’il « est extrêmement frustré par les deux camps, » a déclaré sa porte-parole Karoline Leavitt le 11 décembre.

Le 19 décembre, le dirigeant américain avait exhorté l’Ukraine à « bouger ».

Volodymyr Zelensky parviendra-t-il à convaincre Trump de transmettre un message similaire à Moscou, alors que la dernière version du plan semble inacceptable pour la Russie ?

Outre le sort du Donbass, région de l’est de l’Ukraine que Moscou revendique, et celui de la centrale nucléaire de Zaporijjia occupée par les soldats russes, les deux dirigeants devraient discuter des garanties de sécurité que les Occidentaux pourraient offrir dans le cadre d’un éventuel accord de paix.

Ces « garanties de sécurité doivent arriver en même temps que la fin de la guerre, » a insisté Volodymyr Zelensky samedi.

Le président américain a sous-entendu qu’il semblait préférable pour l’Ukraine de stabiliser la ligne de front face à de futures avancées russes qu’il juge inévitables.

« La Russie a l’avantage. Et elle l’a toujours eu, » a-t-il déclaré le 8 décembre.