Belgique

Georges-Louis Bouchez ne menace pas de « dissoudre les Antifa » : explications nécessaires

Georges-Louis Bouchez a déclaré : « De tels actes ne peuvent pas rester sans conséquence » en faisant référence aux incidents survenus le 18 septembre à Liège, notamment la profanation de la tombe de Jean Gol. Le président du MR a annoncé qu’il y aura six conséquences, incluant le dépôt d’une plainte contre « l’ensemble des auteurs de ces troubles » et la « dissolution des antifa ».

« Les évènements survenus hier sont inacceptables », a déclaré le président du MR dans une vidéo, évoquant les incidents du jeudi 18 septembre à Liège. « La tombe de Jean Gol a été profanée », ainsi que « l’hommage rendu à l’Université de Liège », a-t-il rappelé. « De tels actes ne peuvent pas rester sans réponse », a averti Georges-Louis Bouchez.

Il y aura six conséquences, selon le président libéral. Parmi celles-ci figurent la plainte déposée contre « l’ensemble des auteurs de ces troubles », une augmentation du nombre de drapeaux belges dans l’espace public, un appel aux homologues de gauche « à respecter la démocratie et ses règles », un appel aux autorités de l’ULiège concernant certains membres du corps académique – plusieurs professeurs étant présents dans la foule, selon Georges-Louis Bouchez – et le renforcement et l’augmentation des activités du MR.

« Dissoudre les antifa »

Dans cette liste figure également la « dissolution des antifa ». « Nous allons travailler au sein du gouvernement et du Parlement pour dissoudre la structure antifa. Cette structure a des procédés fascistes. Elle représente aujourd’hui, sans aucun doute, le plus grand danger pour notre démocratie en raison de son comportement récurrent et de son usage systématique de la violence pour faire entendre ses arguments », a-t-il justifié.

Cette demande s’inscrit dans un contexte particulier. Récemment, les manifestations agressives contre des événements ou des personnalités du MR se sont multipliées. La demande de Georges-Louis Bouchez d’interdire les antifa intervient également après une déclaration de Donald Trump, qui les considère comme une organisation terroriste aux États-Unis après l’assassinat de Charlie Kirk.

Une nouvelle loi en préparation

Cette demande s’inscrit également dans le cadre de la préparation d’une nouvelle loi. Cet été, le gouvernement a approuvé un avant-projet du ministre de l’Intérieur Bernard Quintin (MR) visant à interdire les organisations radicales et terroristes, visant notamment l’organisation pro-palestinienne Samidoun.

Parmi les actes ciblés par cet avant-projet figurent :

  • la participation directe ou le soutien logistique, matériel ou financier à des actes de violence, de sabotage, d’attentats terroristes ou crimes contre l’humanité

  • la promotion active ou diffusion publique de contenus justifiant des actes terroristes

  • l’infiltration organisée d’institutions publiques, de structures d’intérêt général ou d’organisations démocratiques, dans le but d’influencer des processus décisionnels par des moyens illicites, trompeurs ou clandestins ; l’incitation répétée à la haine, à la discrimination, à la violence ou à la ségrégation, etc.

Cependant, les critères exacts permettant d’interdire un groupement radical ne sont pas encore connus, car cette loi n’est pas encore votée. Ce que l’on sait, c’est qu’elle vise les structures soutenant ou participant directement à des manifestations violentes ou à des sabotages. Pour dissoudre les antifa, il faudrait donc prouver que ce mouvement est par définition violent et qu’il répond aux critères de cette nouvelle loi.

Pour qu’une interdiction soit possible, il faudrait également qu’ils aient une personnalité juridique, une structure bien définie. Cependant, de nombreuses associations se réclament de l’antifascisme ou de la lutte contre l’extrême droite. On évoque des groupes d’extrême gauche très actifs, ainsi que des syndicats, des cercles étudiants, voire des supporters de clubs de football… Bref, une multitude d’organisations, dont beaucoup ne prônent pas la violence.

La demande de dissolution formulée par Georges-Louis Bouchez semble donc, à ce stade, relever d’un message politique.