Belgique

Fraude au CPAS d’Anderlecht : « C’est révoltant, il s’agit de l’argent du contribuable, l’aide sociale ne va pas à ceux qui en ont besoin »

La ministre de l’Intégration sociale, Karine Lalieux (PS), a essuyé jeudi un feu nourri de questions à la Chambre à propos du CPAS d’Anderlecht. Signe de la nouvelle majorité qui se met en place, elle n’a guère reçu de soutien sur les bancs parlementaires, pas même des socialistes flamands de Vooruit.

La ministre a condamné les irrégularités mises au jour mardi soir par un reportage de la VRT. « Ce que nous avons vu est totalement inacceptable », a affirmé la ministre interrogée par pas moins de douze députés. « Ici, on est dans l’illégalité sociale et sans doute dans la fraude sociale », a-t-elle ajouté en marge de la séance plénière.

La socialiste a rappelé les règles en vigueur pour l’octroi du revenu d’intégration, notamment la nécessité d’une visite au domicile du demandeur, et les mesures qui avaient été prises avant la diffusion du reportage. Le service d’inspection du SPP Intégration sociale avait déjà pointé des manquements dans le chef du CPAS d’Anderlecht pour non-respect des délais légaux et l’insuffisance voire l’absence d’enquête sociale. Des contrôles annuels avaient été ordonnés. Ils seront désormais systématiques, c’est-à-dire porteront sur toutes les décisions d’octroi du RIS et non sur des échantillons.

La ministre reviendra la semaine prochaine en commission des Affaires sociales pour donner plus de détails sur cette affaire. Sa réponse est loin d’avoir satisfait tous les députés, notamment chez Vooruit. « Très décevant », a jugé Anja Vanroabeys. « Vous menez des contrôles seulement après le reportage. C’est inacceptable pour nous. Chaque socialiste devrait être furieux. Si on veut donner les arguments aux partis de droite pour démanteler la solidarité, il n’y a qu’à continuer de cette manière ».

« C’est révoltant »

À droite, le ton était particulièrement virulent. « C’est choquant, révoltant, il s’agit de l’argent du contribuable, et c’est d’autant plus choquant que l’aide sociale ne va pas à ceux qui en ont besoin », a affirmé Florence Reuter (MR). Vincent Van Quickenborne (Open Vld) n’a pas épargné son ex-collègue du gouvernement De Croo en dénonçant ce qui lui apparaît comme le « clientélisme » du PS. Fait rare, un président de parti a posé une question en séance plénière, en l’occurrence Sammy Mahdi (CD&V). « Comment allons-nous faire pour mettre un terme au clientélisme de la gestion du PS? « , a-t-il lancé. Et d’avertir: « Je ne veux plus entendre le PS venir nous parler de détricotage social ».