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Frappes sur Gaza : le cessez-le-feu est-il remis en question ?

Israël a mené plusieurs frappes sur la Bande de Gaza, causant entre 38 et 50 décès selon la presse. Depuis le début du cessez-le-feu, 94 décès palestiniens ont été rapportés.


Début de soirée, Israël a lancé plusieurs frappes sur la Bande de Gaza. Peu importe que ces frappes soient présentées comme des réponses aux actions du Hamas, car la question essentielle demeure : mettent-elles fin au cessez-le-feu ?

Observons la situation. D’un côté, des frappes ordonnées par Benjamin Netanyahou, le Premier ministre israélien. Ces frappes sont qualifiées de « puissantes et immédiates » selon ses propres mots rapportés par les agences de presse. Elles ne sont en aucun cas « chirurgicales », puisque selon les détails fournis ce mercredi matin, un véhicule civil, une habitation et un hôpital ont été touchés. La presse fait état de 38 à 50 décès.

Selon le gouvernement israélien, ces frappes sont une réaction aux attaques survenues contre des soldats israéliens, notamment à Rafah. Pour le Premier ministre et son ministre de la Défense, c’est le Hamas qui aurait violé le cessez-le-feu en premier. Ce matin, une dépêche d’agence a annoncé le décès d’un soldat israélien dans la bande de Gaza.

Depuis l’établissement de l’accord de cessez-le-feu, les échanges de tirs n’ont jamais cessé. La semaine dernière, des attaques similaires contre des soldats israéliens ont été signalées aux abords de Rafah. Israël a également effectué des frappes sur l’enclave palestinienne, avec un bilan de 94 décès palestiniens depuis le début du cessez-le-feu.

La nouveauté ici concerne les reproches portés au Hamas sur la restitution des dépouilles d’otages. L’une des mesures du plan de paix négocié par le président américain vise à récupérer les otages, vivants ou morts. Douze dépouilles doivent encore être restituées aux familles des otages. Cependant, ce mardi, la remise des restes d’un corps a été l’objet d’une controverse, Israël accusant le Hamas d’avoir rendu la dépouille d’un otage dont le corps avait déjà été partiellement restitué auparavant. L’un prétend agir de bonne foi, tandis que l’autre l’accuse de ralentir ce processus pour des raisons malveillantes.

Mardi soir, le Hamas a déclaré vouloir poursuivre le cessez-le-feu. J.D. Vance, vice-président américain, a rapidement convenu que malgré les frappes israéliennes, « le cessez-le-feu se maintenait, ce qui n’exclut pas des accrochages. » Sans aucun doute, l’enjeu est de déterminer jusqu’où les Américains sont prêts à soutenir une paix que les dirigeants israéliens semblent réticents à accepter. C’est là que s’illustre le bras de fer engageant Donald Trump et Benjamin Netanyahou, marqué par la manière dont le président américain soutient le premier ministre israélien malgré sa volonté. Dans la presse israélienne, ce soutien est qualifié de « bibisitting ». « La paix du président Trump tiendra », a encore déclaré J.D. Vance, à ceux qui veulent bien l’entendre.

Une formule qui rappellera surtout aux Israéliens (y compris Netanyahou) le nom de celui qui leur a imposé de faire taire les armes.