Belgique

Formation bruxelloise : Georges-Louis Bouchez remplace David Leisterh, impact sur négociations ?

Depuis la mi-septembre, le MR tente de trouver un accord pour doter la Région de Bruxelles-Capitale d’un budget, faute d’avoir réussi à mettre un gouvernement en place depuis les élections du 9 juin 2024. Selon Georges-Louis Bouchez, le président du MR, « il est totalement inexact de dire que 85% du travail est fait », affirmant qu’on ne serait « qu’à peine à la moitié » du travail à réaliser pour boucler un budget.


Depuis la mi-septembre, le Mouvement Réformateur (MR), acteur clé des négociations à Bruxelles, s’efforce de parvenir à un accord sur le budget de la Région de Bruxelles-Capitale, après près de 500 jours sans gouvernement, suite aux élections du 9 juin 2024. Le formateur, David Leisterh, avait réuni autour de la table le Parti Socialiste (PS), les Engagés et les trois partis néerlandophones : Groen, Open Vld et Vooruit.

La situation demeure inchangée depuis la mi-septembre. Les partis n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur le budget. Le défi d’obtenir un consensus dans ces discussions incombera désormais à Georges-Louis Bouchez, le successeur de David Leisterh au sein du MR.

La situation financière de la Région de Bruxelles-Capitale est préoccupante, et l’absence d’un gouvernement aggrave la situation. Depuis le début de l’année 2025, la Région doit fonctionner sous le régime des douzièmes provisoires, basé sur le budget de 2024, limitant ainsi ses possibilités d’engagement dans de nouvelles politiques. Des projets majeurs se retrouvent ainsi affectés par un manque de financement.

Face à l’absence de perspective d’un nouveau gouvernement avant 2026, l’idée de clore un budget pluriannuel a émergé mi-septembre pour offrir une vision financière à la Région. Sans cela, la Région risquerait de retomber sous un régime similaire, aggravant davantage sa situation financière.

Georges-Louis Bouchez, le nouveau formateur, prévoit de consulter des « spécialistes des finances publiques » afin de garantir la crédibilité du budget. Il insiste sur l’importance d’établir des limites claires pour que le budget bruxellois soit jugé crédible. Martin Casier, du PS, a déclaré que 85 % du travail sur le futur budget était accompli, à quoi Bouchez a répondu que cette affirmation était « totalement inexacte », précisant que le travail n’en était qu’à « à peine la moitié ».

Bouchez propose une « répartition de l’effort » budgétaire en trois axes : des réductions de dépenses, des mesures précises comme la diminution de la dotation à Kanal, et des réformes politiques à moyen terme. Il souligne le refus du PS de cette répartition, tandis que les autres partis acceptent d’entrer dans ce cadre, pointant du doigt le bilan du PS après 21 ans de direction de la Région.

Le PS n’est visiblement pas prêt à faciliter la tâche au MR, avec Martin Casier exprimant des doutes sur la capacité de Bouchez à trouver un compromis. La situation se complique alors que le temps presse et que le contrat caissier, une ligne de crédit permettant le paiement des dépenses courantes, s’achèvera en janvier 2026.

Bouchez a avoué que l’idée de se retirer, comme son prédécesseur, l’avait souvent traversé l’esprit. Cependant, il a ajouté que tous les partis impliqués sont « incontournables sur le plan électoral » et qu’un MR en opposition compliquerait encore davantage les discussions.

Quant aux autres partis, la majorité des formations démocratiques bruxelloises ont été engagées dans les pourparlers depuis les élections de juin 2024. La question se pose de savoir si les négociations continueront avec les mêmes partis ou s’il faudra envisager une nouvelle coalition incluant Ecolo et Défi.

Bart Dhondt, président de Groen, souligne qu’il est temps de trouver une solution pour les Bruxellois, appelant les libéraux à cesser d’attaquer le PS et les socialistes à arrêter de bloquer le processus. Il appelle également le nouveau formateur à être un leader capable d’unir les différentes sensibilités politiques pour restaurer la confiance et résoudre les problèmes bruxellois.

Il est crucial de sortir de l’impasse des douzièmes provisoires d’ici 2026. Contrairement au niveau fédéral, il n’est pas prévu de nouvelles élections régionales avant la fin de la législature, sauf si une démarche juridique complexe est entreprise.