Flambée des prix des terres agricoles : Anne-Catherine Dalcq défend la souveraineté alimentaire.
La ministre wallonne de l’Agriculture, Anne-Catherine Dalcq, a indiqué travailler depuis un an sur la question de la hausse des prix des terres agricoles et présentera des orientations au gouvernement wallon la semaine prochaine. Selon le dernier rapport 2024 de l’observatoire du foncier agricole wallon, entre 2017 et 2023, le prix de vente moyen à l’hectare des biens immobiliers agricoles non bâtis en zone agricole a augmenté de 44,1%, passant de 27.205 à 39.216 euros à l’hectare.
Face à l’augmentation des prix des terres agricoles, « la question c’est : est-ce que nous voulons que les terres soient détenues et cultivées par des agriculteurs, des indépendants, ou par des acteurs étrangers au secteur agricole et parfois hors Europe, ce qui est le cas en Ukraine. […] Est-ce qu’on veut que ça devienne comme ça en Europe ou est-ce qu’on veut garder une souveraineté alimentaire en Europe ? », s’interroge la ministre wallonne de l’Agriculture, Anne-Catherine Dalcq.
Dans le studio de la Première, la ministre a expliqué qu’elle travaille depuis un an sur ce sujet délicat, à travers de nombreuses rencontres. Elle présentera au gouvernement wallon la semaine prochaine des orientations en faveur de la souveraineté alimentaire européenne afin de garantir que « ce soit des agriculteurs indépendants qui puissent nous faire à manger » plutôt que des multinationales.
L’observatoire du foncier agricole wallon a examiné la forte hausse des prix des terres agricoles dans son dernier rapport 2024. Selon ce rapport, « entre 2017 et 2023, le prix de vente moyen à l’hectare des biens immobiliers agricoles non bâtis entièrement situés en zone agricole a augmenté de 44,1%, passant de 27.205 à 39.216 euros à l’hectare, ce qui représente une augmentation annuelle moyenne de 6,3% », une hausse qui tient compte de l’inflation annuelle.
Cependant, la valeur marchande des terres agricoles varie considérablement. Le Brabant wallon affiche le prix moyen à l’hectare le plus élevé (52.129 euros), soit 2,3 fois le prix de la province de Luxembourg (22.208 euros à l’hectare), la moins chère de la Région.
Au sein des provinces, l’arrondissement de Huy présente également le prix moyen le plus élevé avec 63.514 euros à l’hectare, soit 1,6 fois la moyenne wallonne, contre 19.292 euros à l’hectare pour l’arrondissement de Virton.
Il convient de noter qu’environ 47% des achats de terres agricoles sont réalisés par des non-agriculteurs.
Alors que l’observatoire a objectivé la flambée des prix des terres agricoles, quelles mesures peuvent être envisagées pour y remédier ? Plusieurs propositions seront soumises la semaine prochaine au gouvernement wallon par Anne-Catherine Dalcq. Parmi celles-ci figure la réforme du bail à ferme, visant à encourager la location des terres par les agriculteurs, avec l’objectif de simplifier et de rendre le processus plus attractif.
Une autre option envisagée est la réforme du statut d’agriculteur actif, pour garantir que les terres soient correctement exploitées par des agriculteurs. La ministre propose aussi de promouvoir les agriculteurs indépendants et en société tout en excluant les sociétés de gestion.

