Fermeture définitive de Tihange 1 : 15 ans de démantèlement expliqués
Tihange 1 sera le quatrième réacteur belge à être mis à la retraite, après Doel 3, Tihange 2 et Doel 1, tandis que l’arrêt de Doel 2 est prévu pour fin novembre. La première étape de la fermeture aura lieu ce soir, à minuit, avec l’arrêt du réacteur.
Tihange 1 va devenir le quatrième réacteur belge à être retiré, après Doel 3, Tihange 2 et Doel 1. L’arrêt de Doel 2 est prévu pour fin novembre. Il ne restera alors que deux unités opérationnelles, Doel 4 et Tihange 3, dont la durée d’exploitation a été prolongée jusqu’en 2035.
La fermeture d’une centrale ne se fait pas simplement en appuyant sur un bouton. Plusieurs étapes sont nécessaires, la première ayant lieu ce soir à minuit, marquant l’arrêt du réacteur.
Les ingénieurs, expérimentés dans ce type d’opérations qui se réalisent tous les 12 à 18 mois, s’apprêtent à effectuer cette procédure qui, dans ce cas, sera probablement définitive. Concrètement, on va couper le réacteur et laisser ses circuits refroidir lentement. Ensuite, il faudra ouvrir le réacteur. Vincent Massaut explique : « Un réacteur, c’est une grosse cocotte-minute. On doit ouvrir son couvercle pour atteindre les éléments combustibles qu’on va devoir décharger ».
Une fois le réacteur arrêté et le couvercle retiré, les éléments combustibles—ces barres carrées appelées « assemblages »—seront retirés un à un. Vincent Massaut souligne que « tout ça se passe sous eau pour la protection du personnel ». Ils seront ensuite transférés dans un tunnel vers un autre bâtiment où ils seront stockés sous eau pendant environ cinq ans.
La gestion des déchets nucléaires sera déterminée par une décision politique. Deux options sont envisagées : soit le gouvernement opte pour le « retraitement du combustible », envoyant les déchets à la Hague en France pour récupérer l’uranium et le plutonium, soit pour un enfouissement géologique après un stockage d’environ cinquante ans à Tihange.
À cela s’ajoute la nécessité de nettoyer la tuyauterie de la centrale et les circuits contaminés. Cela nécessitera des opérations de décontamination très approfondies, utilisant des acides. Vincent Massaut fait référence à des opérations similaires déjà réalisées sur Doel 3 et Tihange 2 après cinq ans de refroidissement du réacteur. En ce qui concerne les infrastructures non nucléaires—telles que les tours de refroidissement et les turbines—celles-ci devront également être démantelées.
Actuellement, des discussions sont en cours pour envisager une prolongation de 10 ans pour la durée de vie d’autres centrales en Belgique, une volonté du gouvernement. Cela soulève la question de savoir s’il serait possible de revenir sur les opérations de démantèlement de Tihange 1. Selon l’expert, rien n’est totalement irréversible, bien que cela dépende de l’état d’avancement des travaux. Cependant, reproduire des circuits et passer par des étapes de sécurité pourrait engendrer des coûts élevés. Vincent Massaut précise que tant que l’on est dans le processus d’enlèvement du combustible et de nettoyage, il n’y a rien d’irréversible, mais une fois les étapes de décontamination entamées, cela devient plus complexe.
La conclusion est donc qu’il est possible de revenir sur le processus de démantèlement, mais cela nécessite des décisions rapides.

