Belgique

Fatima Zibouh écartée d’une conférence sur l’antiracisme : “Il y a eu des pressions extérieures et des menaces”

Politologue, Mme Zibouh est une figure bien connue du monde associatif bruxellois. Récemment, elle a été nommée co-chargé de mission pour défendre Bruxelles comme capitale de la culture en 2030. Mais Fatima Zibouh, qui porte le voile et milite en faveur de l’inclusion, a aussi ses détracteurs. Il lui est reproché des accointances avec les Frères musulmans, sans que ces accusations n’aient été démontrées.

Peu de temps avant le début de la conférence, l’intervention de Fatima Zibouh a été annulée. Une situation que les intervenants n’ont pas manqué de dénoncer : “Nous ne pouvons pas discuter avec Fatima Zibouh parce qu’il y a eu des pressions extérieures et des menaces”, a déploré Illina Weizman. Jonas Pardo, l’autre intervenant, a également dénoncé cette mise à l’écart.

Le plan anti racisme se fait attendre depuis 22 ans

Impossible de maintenir l’évènement

Contactée, l’Union des étudiants juifs de Belgique confirme avoir reçu des pressions. “Nous avons dû annuler cette prise de parole suite à des pressions externes qui doivent rester confidentielles”, indique Sacha Guttmann, président de l’UEJB. “Nous étions dans un cas de figure où il nous était impossible de maintenir l’évènement tel qu’il était prévu”, précise-t-il encore. Quelle était la nature de ses menaces ? Impossible de le dire. Il n’est toutefois pas question d’une menace physique ou sécuritaire, rassure-t-on. Il serait plutôt question de refuser l’entrée au musée juif à Mme Zibouh pour son intervention, ce qui aurait mis à mal la tenue de la conférence. Difficile toutefois de savoir exactement qui aurait refusé l’intervention.

La Belgique est-elle raciste ? « Il y a des chiffres évocateurs »

Plusieurs sources évoquent un membre du conseil d’administration du musée juif. Le président du musée, Philippe Blondin, réfute toutefois l’accusation. “La décision vient de l’organisateur. Lorsque j’ai appris la décision d’écarter Fatima Zibouh quelques heures avant le début de la conférence, j’ai été horrifié car cela est contraire aux valeurs de notre institution et à sa mission”, assure-t-il, rappelant les nombreuses initiatives lancées par le musée en faveur du dialogue entre les communautés.

Fatima Zibouh n’a pas souhaité réagir. “Vu la situation actuelle, je ne préfère pas faire de commentaire sur cette affaire dont je ne suis pas responsable et qui m’attriste au plus haut point”. Un iftar (la rupture de jeûne durant le ramadan) est organisé par le musée juif la semaine prochaine. Fatima Zibouh a d’ores et déjà reçu son carton d’invitation et devrait s’y rendre.