Belgique

Face à la pénurie, les infirmiers hématologues demandent une revalorisation du métier

La BHS dénonce notamment les barèmes salariaux liés aux classifications des fonctions (IFIC), qui ne reconnaissent pas la spécialisation des soignants en hématologie au même titre que les spécialisations en médecine d’urgence ou en soins intensifs. La prise en charge des patients atteints de maladies du sang nécessite pourtant « un niveau d’expertise théorique et pratique pointu, dans un domaine de la médecine en constante évolution ».

Pour l’association, cette absence de valorisation financière de la spécialisation en hématologie pousse les étudiants à se détourner du domaine, ce qui contribue ensuite à la difficulté de recruter des profils compétents. A la Haute Ecole de la Province de Liège, on a par exemple enregistré une diminution de plus de 70% des inscriptions en cinquième année de spécialisation en hématologie entre 2018 et 2022.

Il faut rendre le métier d’infirmier plus attractif

Avec moins de soignants dans les services, ceux qui sont présents s’épuisent et il devient difficile de les remplacer. Face à cette pénurie, certains hôpitaux se voient alors contraints de fermer des lits. Au CHU de Liège, ce sont sept places sur 32 qui ne peuvent plus accueillir de patients, tandis qu’il manque du personnel pour six lits sur 27 au CHU de Namur.

En parallèle à la diminution des places dans les hôpitaux, le nombre de patients augmente, en raison de l’efficacité des traitements qui permettent de prolonger la qualité et la durée de vie. « Cette situation entraine une moins bonne prise en charge des malades, avec le risque, à court terme, de ne plus du tout pouvoir les soigner », souligne le professeur Marc André, président de la BHS et chef du service d’hématologie au CHU-UCL Namur.

Face à cette problématique, la BHS demande au gouvernement de réviser le système de barème IFIC des soignants spécialisés en hématologie, ainsi que de rendre les métiers du secteur infirmier plus attractifs, afin de lutter contre la pénurie actuelle de personnel.

Cristina Baiana, présidente du comité infirmier du BHS, a été soignante en hématologie pendant 29 ans. « C’est évident que l’on souhaiterait une revalorisation de notre travail », témoigne-t-elle. « Mais je veux rester positive. C’est un très beau métier, qu’on fait avant tout pour les patients. C’est aussi un domaine en constante évolution, et c’est cela qui nous fait rester. »