Belgique

En Flandre, les bénéficiaires du revenu d’intégration devront s’inscrire au service régional de l’emploi : qu’en est-il à Bruxelles et en Wallonie ?

Sur les plus de 40 000 bénéficiaires du revenu d’intégration en Flandre, 22,5 % trouvent un emploi après un an, malgré un accompagnement actif vers l’emploi pour la plupart d’entre eux. Ce sont les CPAS qui sont responsables de l’accompagnement des bénéficiaires du revenu d’intégration. Le VDAB joue également son rôle. Une circulaire fédérale oblige les administrations locales à inscrire les bénéficiaires du revenu d’intégration auprès des services régionaux de l’emploi. Mais dans la pratique, il existe de grandes différences entre les villes et les communes. Environ 56 % des bénéficiaires flamands du revenu d’intégration sont connus du VDAB.

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Toucher les Ukrainiens

Les ministres Brouns et Somers souhaitent consolider l’implication du VDAB. “Pour que davantage de bénéficiaires du revenu d’intégration puissent travailler, nous voulons inscrire l’obligation de s’inscrire auprès du VDAB dans un décret et nous allons élaborer des lignes directrices objectives à l’intention des CPAS pour déterminer qui est apte au travail et qui ne l’est pas. Nous atteindrons ainsi également les réfugiés ukrainiens en Flandre”, a précisé M. Brouns. Les CPAS et les communes peuvent choisir d’activer eux-mêmes les bénéficiaires du revenu d’intégration ou de faire appel au VDAB pour cette activation.

Les régions bruxelloise et wallonne vont-elles introduire la même obligation pour les minimexés de s’inscrire à l’office régional de l’emploi ?

L’imbroglio bruxellois

Interrogé par La Libre, le cabinet d’Alain Maron (Écolo), ministre bruxellois en charge de l’Action sociale, nous renvoie vers le fédéral ainsi que vers le ministre bruxellois de l’Emploi, Bernard Clerfayt (Défi). Contacté sur le même sujet, le cabinet Clerfayt signale qu’il n’est pas compétent pour mettre en œuvre cette disposition, contrairement au ministre Maron…

Sur le fond, le cabinet du ministre Défi souligne cependant que “le marché de l’emploi flamand est en grande tension et en recherche de main-d’œuvre. Ce qui diffère de notre Région. Le marché du travail bruxellois n’est pas du tout structuré de la même façon”. Néanmoins, poursuit le cabinet Clerfayt, “une telle disposition permet de s’assurer de pouvoir atteindre certains inactifs, ce qui assure un accompagnement vers l’emploi”.

De façon plus prosaïque, le ministre bruxellois de l’Emploi constate qu’”Actiris n’est pas armé pour prendre en charge l’accompagnement de tous les bénéficiaires de l’aide sociale. Mais il existe déjà en Région bruxelloise un accord de partenariat entre Actiris et les CPAS pour encadrer et articuler la politique d’insertion socioprofessionnelle”.

La recette wallonne

En Wallonie, la ministre de l’Emploi et de l’Action sociale Christie Morreale (PS) partage la préoccupation flamande de mettre à l’emploi un maximum de bénéficiaires du RIS, mais “notre recette est différente”, explique sa porte-parole. “Dans le cadre de la réforme de l’accompagnement des demandeurs d’emploi, nous avons prévu un accompagnement spécifique pour certains publics plus éloignés de l’emploi, comme les NEETS (”Not in Education, Employment, or Training” : les personnes qui ne sont ni aux études, ni à l’emploi, ni en formation, NdlR). Nous travaillons également à l’amélioration de l’accompagnement des personnes sans emploi par les CPAS et nous avons prévu une enveloppe de 13 millions d’euros pour renforcer le personnel dédié à l’emploi dans les CPAS. Les recrutements sont en cours.” L’obligation d’inscrire les bénéficiaires du RIS au Forem n’est donc pas à l’ordre du jour.