« Emplois en Belgique : parlons des solutions disponibles. »
En Belgique, il y a une pénurie quantitative d’emploi, ce qui signifie qu’il n’y a pas assez d’emplois pour tout le monde. Plusieurs secteurs, notamment le nettoyage, la construction, la logistique, l’Horeca et les soins de santé, font face à des pénuries de main-d’œuvre malgré un nombre considérable de postes à pourvoir.
Un constat partagé par plusieurs experts : la Belgique souffre d’une pénurie d’emplois.
« Notre marché du travail aujourd’hui est caractérisé par le fait qu’il n’y a pas assez d’emplois pour tout le monde », souligne Clarisse Van Tichelen, coordinatrice du service d’études, de formation et de communication chez CSC. « Nous avons un problème de création d’emplois en Belgique, et c’est d’abord là-dessus que nous attendons le politique. » Selon cette représentante syndicale, l’une des solutions pour générer de nouveaux emplois réside dans la réduction collective du temps de travail. « Augmenter les jours de congé, passer à la vraie semaine de quatre jours ou revenir à l’âge légal de la pension à 65 ans, ce sont toutes des manières de réduire le temps de travail et de créer de l’emploi. »
« Il y a un écart important entre le nombre de personnes qui souhaitent travailler et le nombre de postes disponibles », renchérit le politologue Bernard Conter, chargé de recherches à l’IWEPS. « Il y a bien une pénurie quantitative. C’est ce qui rend particulièrement difficile la recherche d’emploi pour un demandeur d’emploi puisqu’il se trouve pris dans une sorte de jeu de chaises musicales. »
« J’aimerais quand même avoir un message positif », tempère Thierry Ney, porte-parole du Forem. « Sur le site de VDAB, en Flandre, il y a 240.000 offres d’emploi. Chez Actiris, à Bruxelles, il y en a 47.000 et au Forem, en Wallonie, 45.000. Puis nous sommes un marché ouvert, il est toujours possible de passer la frontière pour aller travailler en France ou au Grand-Duché du Luxembourg. »
En collaboration avec l’UCM et AKT, le Forem a de plus lancé récemment une grande enquête pour enrichir ses propositions d’offres d’emploi et mieux connaître les besoins des entreprises.
### Secteurs en pénurie
Paradoxalement, plusieurs secteurs se trouvent actuellement confrontés à des pénuries de main-d’œuvre. C’est le cas des secteurs du nettoyage, de la construction, de la logistique, de l’Horeca et des soins de santé. « Tous les secteurs recrutent avec une intensité plus ou moins forte, mais aujourd’hui il y a des postes à pourvoir dans tous les secteurs », affirme Thierry Ney.
Pour Clarisse Van Tichelen, la situation est plus complexe. L’une des raisons majeures de la pénurie dans l’Horeca et les titres-services réside dans les conditions de travail. « Ce sont des emplois à temps partiel, contraints, qui sont très peu rémunérés. Il y a un problème d’attractivité dans ces métiers. C’est pourquoi il faut réduire le temps de travail et améliorer les conditions de travail de ces travailleurs et travailleuses pour briser le cercle vicieux de cette pénurie. »
Si l’UCM admet que la question des conditions de travail est cruciale, cela ne justifie pas entièrement les pénuries. « Les métiers de déménageurs, ouvriers en blanchisserie, agents pénitentiaires par exemple, qui sont des métiers pouvant impliquer des conditions de travail difficiles, n’ont pas de difficultés de recrutement », précise David Piscicelli, conseiller UCM. « Ce n’est donc pas forcément sous cet angle qu’il faut voir les choses, mais plutôt sur l’angle quantitatif. »
Bernard Conter ajoute que pour remédier à ces pénuries, il est essentiel de travailler sur « l’employabilité » – la capacité d’un individu à acquérir les compétences requises sur le marché du travail – ainsi que sur « l’employeurabilité » – l’aptitude des employeurs à être attractifs, à communiquer efficacement leur offre d’emploi, à bien la définir et à proposer des conditions de travail durables et de qualité. « Le grand problème est que, souvent, on constate dans les offres d’emploi des emplois à court terme qui nécessitent à chaque fois de nouveaux efforts pour remettre la personne à l’emploi. »
>>> Retrouvez le débat complet dans la vidéo en tête d’article.
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