Économies prévues dans le secteur de la petite enfance : crèches, maison d’accueil, ONE.
Le budget annuel de la petite enfance en Fédération Wallonie-Bruxelles s’élève à 719 millions d’euros, dont 74 millions devront être économisés, soit un effort de 10% d’économies. En 2026, un financement exceptionnel de 43 millions d’euros sera accordé à l’ONE, montant qui sera porté à 57 millions en 2027 pour atteindre l’équilibre.
Outre les secteurs de l’enseignement, de la culture et du sport, celui de la petite enfance devra également contribuer aux économies à réaliser en Fédération Wallonie-Bruxelles. Sur un budget annuel de 719 millions d’euros, 74 millions devront être économisés, soit un effort de 10 %.
Les crèches seront les principales touchées, mais l’Office de la Naissance et de l’Enfance (ONE) devra également s’adapter.
Voici les détails des mesures et des ajustements budgétaires concernant le secteur de la petite enfance.
Réajustement du budget de l’ONE
La ministre wallonne en charge de la petite enfance, Valérie Lescrenier (Les Engagés), a d’abord signalé un fait marquant : le budget de l’ONE n’est pas en adéquation avec ses missions. L’Organisme manque de moyens suffisants pour remplir ses obligations.
« À partir de 2021, le gouvernement avait doté l’ONE de politiques au niveau du contrat de gestion sans l’accompagner de moyens. Ce contrat prévoyait 50 millions de recettes et 90 millions de dépenses, ce qui a conduit à un endettement de l’ONE de l’ordre de 75 millions d’euros que nous devons aujourd’hui compenser », a-t-elle expliqué.
Par conséquent, le gouvernement accordera un financement exceptionnel à l’ONE pour lui permettre de redresser sa situation. Ce financement exceptionnel s’élèvera à 43 millions en 2026 et atteindra 57 millions en 2027 pour atteindre l’équilibre.
Une cure d’amaigrissement demandée
Cependant, l’ONE devra réduire ses dépenses : « Ces économies reposeront sur deux volets principaux », a prévenu Valérie Lescrenier.
Dans un premier temps, la ministre demandera à l’Organisme de diminuer ses dépenses informatiques : « Les dépenses informatiques s’élèvent actuellement à 37 millions pour l’ONE. Nous demanderons une réduction de 3 millions en 2026 et de 9 millions en 2027. »
Un audit sera lancé dès cette année pour évaluer la situation et explorer les pistes d’économies dans ce domaine technique.
Gel de l’indexation des subventions accordées aux différents opérateurs agréés
La seconde piste d’économies pour le secteur concerne les subventions offertes aux opérateurs agréés par l’ONE. Ces subventions représentent une part significative du budget de l’ONE : 550 millions sur les 750 millions dédiés à cet organisme.
Le gouvernement a donc choisi de geler toutes les subventions aux différents opérateurs agréés collaborant avec l’ONE. Ces subventions ne seront pas indexées en 2026, permettant ainsi d’économiser 7,8 millions dès l’année prochaine.
Le dispositif MILAC, qui visait à subventionner 1,5 puéricultrice pour 7 enfants dès 2026, alors que la norme actuelle est de 1 pour 7, ne sera pas mis en œuvre. « Mais le critère de 1,5 pour 7 restera une norme guide », a précisé la ministre, sans donner plus de détails sur la faisabilité de cette trajectoire.
L’ONE devra se recentrer sur ses missions principales
Il sera aussi demandé à l’ONE de se « recentrer sur ses missions principales », qui englobent les milieux d’accueil et la santé préventive. Le contrat de gestion sera révisé en 2026 dans ce sens.
« Ce nouveau contrat sera élaboré avec le conseil d’administration, et les économies dégagées dans le cadre de ce futur contrat seront réaffectées aux missions prioritaires et à la valorisation du personnel », a détaillé la ministre.
Selon elle, « des moyens nouveaux seront prévus dans le cadre d’un futur appel à projet de l’ordre de 12 millions sur la législature pour financer le personnel résultant du prochain appel à projet ».
Revoir les modèles des milieux d’accueil et des crèches
La dernière observation de la ministre Lescrenier est que « le financement actuel des milieux d’accueil n’est pas optimal. Malgré la création de 800 nouvelles places lors de la dernière législature, nous avons perdu 1 700 places au total, car les milieux non subventionnés ont également perdu des places en parallèle. Nous ne pouvons donc pas continuer à subventionner comme auparavant. Cela ne fonctionne pas. Nous devons changer notre approche. »
Dès lors, Valérie Lescrenier estime que « les milieux d’accueil devront travailler avec plus de flexibilité quant à leurs modèles. Nous étudions à cet effet et avons commandé une étude via Wallonie Santé pour examiner de nouveaux modèles économiques. »
Peu d’annonces concrètes
Face à ces annonces, le monde de la petite enfance se retrouve dans un certain flou.
Si certaines mesures sont précises, d’autres semblent encore trop vagues, selon la Ligue des Familles : « La ministre Lescrenier a indiqué qu’il faudrait ‘plus de flexibilité’ dans les modalités d’accueil. Qu’est-ce que cela signifie ? La Ligue des Familles est très inquiète de la perte de 1 700 places en quatre ans, qu’elle a dénoncée à plusieurs reprises. Mais concrètement, que veut dire le gouvernement en indiquant qu’il ne peut plus subventionner comme avant ? Quelle alternative envisage-t-il ? La Ligue est très préoccupée par ce flou, sans annonces concrètes pour remédier à la pénurie de places », s’interroge la Ligue.
Il faudra donc attendre pour obtenir des réponses plus claires.

