Belgique

Droixhe-Bressoux : l’E25/A25 devient un boulevard après 3 ans de travaux

La transformation de l’ancienne autoroute en boulevard urbain a duré 3 ans pour un budget d’environ 30 millions d’euros. La nouvelle entrée vers la Cité Ardente comporte des feux de signalisation, des trottoirs sécurisés, ainsi que des aménagements pour cyclistes et piétons.


La nouvelle accessibilité vers la Cité Ardente a été complètement rénovée : des feux de signalisation, des trottoirs sécurisés, des infrastructures pour les cyclistes et les piétons, ainsi qu’un nombre restreint de voies de circulation.

Un résident témoigne : « Je viens de commencer à faire du vélo, j’avais un peu peur sur la route. Tout le long ici, jusqu’à la ville, c’est vraiment agréable, on se sent tranquille. Ça change beaucoup des autoroutes« . Un autre abonde dans son sens : « C’est beaucoup mieux et beaucoup plus reposant pour rouler« .

Trois ans de travaux et 30 millions d’euros

Ce projet majeur a été inauguré mardi avec une grande cérémonie. Il a duré trois ans et a nécessité un budget d’environ 30 millions d’euros.

Jean-Luc Gosselin, directeur général de la Sofico, société wallonne de financement des grands réseaux routiers, met en avant l’ampleur de cette transformation : « Je serais tenté de dire qu’il faut regarder une photo avant-après. Avant, ici, nous avions une autoroute ; notre objectif était de reconstruire l’ensemble en privilégiant la mobilité, l’accessibilité et les transferts intermodaux, car nous sommes proches d’une gare et d’un park and drive. Cette autoroute a été transformée en boulevard urbain : deux voies pour sortir de Liège et une voie pour y entrer. En même temps, des aménagements cyclo-piétons ont été réalisés« .

Le riverain au centre du projet

Pour Jean-Luc Gosselin, le principal bénéficiaire est le riverain : « Le projet a été fortement souhaité par tous les riverains. Ça reste bruyant, mais il y a aussi une vie économique. Les deux sont nécessaires et vont de pair« .

Une opinion partagée par Alain Van Raek, responsable de la politique régionale et urbaine à la Commission européenne. Environ 72 % de la population vit en milieu urbain, ce qui rend crucial le renouvellement des villes : « Il faut que la ville soit attractive sinon on n’y attirera pas le citoyen« , souligne Alain Van Raek.

Corriger les erreurs du passé

Pour le ministre wallon de Mobilité et des Infrastructures, François Desquesnes, ce chantier marque une ère nouvelle, corrigeant les « erreurs du passé » car dans les années 1960 et 1970, l’objectif était que les autoroutes arrivent au cœur des villes : « On rêvait des villes américaines. Mais la réalité en Europe et en Belgique, notamment à Liège, est autre : la ville mérite mieux, elle doit être respectée, et ses habitants doivent retrouver un cadre de vie respecté. C’est cela qui renforce l’attractivité des villes, pas une autoroute dans le centre« .

Willy Demeyer, le bourgmestre de Liège, partage également cet avis : « C’est toute l’image de la ville qui a été modifiée dès l’entrée avec ce chantier« .

Et après ?

Au-delà de Liège, ce type de transformation s’inscrit dans une vision européenne. Alain Van Raek précise : « Ce qui est intéressant dans un projet comme celui-ci, c’est qu’il ne s’agit pas seulement d’urbanisme, mais également d’un projet vert qui contribue à la multimodalité« .

Pour lui, la voie est claire : « Un projet comme celui-ci s’inscrit tout à fait dans nos ambitions« .

Willy Demeyer estime que ce boulevard urbain représente un enjeu de mobilité globale et annonce déjà les prochaines étapes : « Nous avons encore une pénétration autoroutière par Sainte-Marie et les gens me disent : ‘Monsieur le bourgmestre, faites-nous la même chose qu’à Bressoux-Droixhe. Faites-nous un boulevard urbain’. Je me suis engagé à ce que nous en études« .