Belgique

Dossiers abandonnés, des suspects qui ne sont plus poursuivis,… : asphyxié, le plus gros parquet du pays tourne au ralenti !

Le plus grand parquet de Belgique, celui de Bruxelles, fait peine à voir. Entre janvier 2022 et avril 2023, le nombre de magistrats a chuté de 107 à 98. Ils devraient être 119.

Résultat : gel de l’application des transactions immédiates, restrictions sur l’application de la procédure accélérée pour les vols en flagrant délit, suspension des décisions d’interdiction de résidence temporaire dans le cadre de dossiers touchant à des faits de violences intrafamiliales, et plus largement, sélectivité des dossiers à traiter.

« Il manque 20 magistrats », déplore le parquet de Bruxelles

Interrogé en Commission Justice sur ce sujet, le ministre Vincent Vanquickenborne évacue l’explication du manque de moyens et charge le parquet qui n’aurait pas fait assez preuve de proactivité pour remplacer les départs. “Pendant des décennies, le parquet de Bruxelles a été le parent pauvre du ministère public”, a-t-il admis.

Mais quelques mois après mon entrée en fonction, quand j’ai eu un entretien avec le procureur du Roi de Bruxelles (NdlR, à l’époque Jean-Marc Meilleur), […] il m’a dit :J’ai suffisamment d’effectifs[…]”.

Aujourd’hui, l’hémorragie est pourtant là : “Les moyens relatifs à ces remplacements restent à la disposition du ministère public. […] C’est lui qui décide des postes qui sont déclarés vacants. Le ministre ne peut pas intervenir.

Parfum de crise au parquet de Bruxelles qui, par manque de magistrats, suspend plusieurs mesures pour lutter contre les infractions

Le ministre libéral s’est, par ailleurs, attaché à mettre en vitrine les budgets supplémentaires qu’il a déloqués pour l’embauche de magistrats spécialisés supplémentaires au sein du parquet de Bruxelles, mais aussi d’un bon nombre de juristes et de criminologues en appui.

Ce jeudi, Van Quickenborne devait rencontrer le collège des procureurs généraux et revenir ainsi, et notamment, sur cette situation de crise.

La preuve, estime certains députés de l’opposition, que le ministre libéral dispose bien d’une marge de manœuvre sur la problématique.