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Donald Trump réduit l’espoir de Zelensky sur les Tomahawk : « J’espère qu’ils n’en auront pas besoin »

Le président américain a déclaré : « J’espère que nous pourrons mettre fin à la guerre sans avoir à penser aux Tomahawk ». Volodymyr Zelensky a évoqué la nécessité de Tomahawk, des missiles d’une portée de 1.600 kilomètres, lors de sa rencontre avec Donald Trump à la Maison Blanche le 17 octobre 2025.


« J’espère qu’ils n’en auront pas besoin. J’espère que nous pourrons mettre fin à la guerre sans avoir à penser aux Tomahawk », a déclaré le président américain en s’adressant à la presse, face à son homologue ukrainien, lors d’un déjeuner.

Cette rencontre représente la troisième visite de Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier. En février, Zelensky avait quitté la Maison Blanche prématurément après avoir été publiquement réprimandé par Trump et sans prendre part au repas prévu. La seconde visite, en août, avait eu lieu en présence de plusieurs dirigeants européens et avait été beaucoup plus amicale.

Cette fois-ci, les deux hommes ont pris place autour d’une table dans une ambiance plus détendue, partagée avec leurs équipes, et ont dégusté un repas à base de poulet rôti et de salade. Cependant, le président ukrainien risque de ne pas obtenir satisfaction concernant sa demande la plus urgente.

« Nous avons besoin de Tomahawk », a-t-il déclaré à Donald Trump, évoquant ces missiles d’une portée de 1 600 kilomètres qui permettraient à l’Ukraine d’atteindre des cibles en profondeur en Russie, en proposant un échange avec des « milliers » de drones ukrainiens.

Le président ukrainien a également présenté à son homologue américain des cartes montrant des cibles potentielles en Russie, selon une source de la délégation ukrainienne. « Sur ces cartes, il y a des points de pression de la défense russe et de l’économie militaire qui peuvent être ciblés pour contraindre (Vladimir) Poutine à mettre fin à la guerre », a précisé cette source à des journalistes, dont ceux de l’AFP.

Volodymyr Zelensky a jugé que le président russe n’était « pas prêt » à la paix, tandis que Donald Trump soutenait le contraire. « Je pense que le président Poutine veut mettre fin à la guerre », a-t-il déclaré, après avoir eu une longue conversation avec le dirigeant russe.

Poutine a averti Trump que la livraison de Tomahawk à l’Ukraine « nuirait considérablement » aux relations entre Washington et Moscou. Les deux dirigeants ont convenu de se rencontrer prochainement à Budapest, en Hongrie, au cours d’un entretien que Trump a qualifié de « très productif », tandis que la partie russe a décrit la conversation comme « extrêmement franche et empreinte de confiance ».

Donald Trump a considéré comme « possible » que Vladimir Poutine essaie de jouer la montre lors de ce sommet, en réponse à une question d’une journaliste de l’AFP, mais il a également affirmé : « Pendant toute ma vie, les meilleurs ont essayé de se jouer de moi. Et je m’en suis vraiment bien sorti. »

Dès l’entrée de l’hiver, la Russie intensifie ses attaques sur les infrastructures énergétiques ennemies. Vendredi, elle a aussi revendiqué la prise de trois villages ukrainiens dans les régions de Kharkiv et Dnipropetrovsk (Est).

Dans ce contexte, la proximité retrouvée de Donald Trump avec Vladimir Poutine pourrait inquiéter Kiev, d’autant que Trump a rapporté à Zelensky un bilan très positif de son entretien avec son homologue russe. Il a mentionné avoir discuté du cessez-le-feu à Gaza, où il a joué un rôle de médiation, en ajoutant : « Vladimir Poutine pense que c’est incroyable. Il a été très généreux. »

Le milliardaire new-yorkais a également exprimé des mots aimables pour Volodymyr Zelensky, déclarant : « C’est un honneur d’être avec un dirigeant très fort, un homme qui a subi beaucoup de choses et un homme que j’ai appris à bien connaître. » Il a encore ajouté : « J’aime résoudre des guerres », affirmant avoir mis fin à huit conflits depuis son retour au pouvoir, un chiffre que les experts jugent très exagéré.

Son dernier sommet avec Vladimir Poutine, le 15 août en Alaska, s’était terminé sans avancées concrètes vers la paix. Cet échec avait temporairement déçu Donald Trump, qui avait alors exprimé sa « très grande déception » à l’égard de son homologue russe et avait même évoqué la possibilité que la Russie perde la guerre.

Pourtant, le président américain n’a pas suivi ses menaces de lourdes sanctions contre Moscou. Dès son retour au pouvoir en janvier, Trump a mis fin à l’isolement que les puissances occidentales avaient imposé à Moscou depuis l’invasion russe de février 2022 et a remis en question l’aide militaire accordée à l’Ukraine par son prédécesseur Joe Biden.