Belgique

Donald Trump : « La plupart des nations européennes se délabrent » et l’Ukraine « utilise la guerre ».

La « Stratégie de sécurité nationale » publiée vendredi anticipe l' »effacement civilisationnel » de l’Europe et prône la lutte contre les « migrations de masse ». Le chancelier allemand Friedrich Merz a jugé mardi que certaines parties de cette stratégie de sécurité étaient « inacceptables » du point de vue européen.


« Il a affirmé que la plupart des nations européennes (…) se délabrent« , reprenant ainsi des propos récemment développés par son gouvernement dans la « Stratégie de sécurité nationale. »

Ce document, rendu public vendredi, prévoit un « effacement civilisationnel » de l’Europe et appelle à lutter contre les « migrations de masse« , avec une rhétorique qui, selon certains observateurs, rappelle des éléments de la théorie complotiste d’extrême droite du « grand remplacement. »

Le chancelier allemand Friedrich Merz a qualifié mardi certaines parties de cette stratégie de sécurité d' »inacceptables » au regard des normes européennes.

« Je n’ai pas de véritable ennemi« , a déclaré le responsable républicain en se référant aux dirigeants de l’Union européenne, dont les relations avec Washington se sont tendues ces derniers mois en raison de différends commerciaux et technologiques.

« Vraiment stupides »

« Je connais les mauvais dirigeants, je connais les intelligents, je connais les stupides. Il y en a de vraiment stupides aussi« , a-t-il ajouté.

« Ils veulent être politiquement corrects et c’est ce qui les affaiblit« , a enchaîné Donald Trump.

« Ce qu’ils font avec l’immigration est un désastre« , a-t-il estimé, rappelant un des grands thèmes de son second mandat, marqué par des expulsions massives.

« J’adorais Paris. C’est un endroit très différent de ce qu’il était. Si vous regardez Londres, vous avez un maire nommé Khan. C’est un maire horrible, vicieux, dégoûtant« , a précisé Trump.

Sadiq Khan, le maire en question, a répondu dans une interview à Politico : « Je ne sais vraiment pas pourquoi le président Trump est à ce point obsédé par ce maire de Londres. »

En évoquant les migrants en Europe, Donald Trump a déclaré qu’ils « arrivent de tous les endroits du monde. Pas seulement du Moyen-Orient, ils arrivent du Congo (….). Et pire encore, ils viennent des prisons du Congo et de nombreux autres pays. »

Il utilise le même argument concernant les États-Unis, affirmant sans preuve que le pays fait face à un afflux de migrants issus de prisons ou d’hôpitaux psychiatriques d’Amérique latine.

Le milliardaire a également ironisé sur la dépendance des Européens à la protection militaire américaine, en précisant : « L’Otan m’appelle ‘papa’. »

« Papa » Trump

En effet, le chef de l’Alliance de défense Mark Rutte a un jour comparé le rôle de médiateur international de Donald Trump à celui d’un « papa » grondant des enfants querelleurs.

« Je ne veux pas diriger l’Europe« , a déclaré Donald Trump, tout en affirmant être « très impliqué » dans les affaires européennes.

Lorsqu’on l’a questionné sur sa volonté d’intervenir dans les processus électoraux en Europe, il a admis avoir « soutenu Viktor Orban« , le Premier ministre hongrois, qui « fait un très bon travail, d’une façon différente, en matière d’immigration. »

Dans cet entretien, Donald Trump critique sévèrement l’impuissance des Européens face au conflit en Ukraine et réitère son appel à des élections dans ce pays envahi par la Russie en 2022.

« Je pense que c’est le moment« , a affirmé le président américain, accusant Kiev d' »utiliser la guerre » pour éviter l’organisation des élections.

Les dirigeants ukrainiens « parlent de démocratie mais on arrive à un point où ce n’est plus une démocratie (…). Le peuple ukrainien devrait avoir ce choix« , a insisté le président des États-Unis. « Je ne sais pas qui gagnerait« , a-t-il ajouté, sa relation avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky étant quelque peu tendue.

« C’est un excellent vendeur. Je l’appelle P.T. Barnum« , a-t-il lancé en comparant le président ukrainien au fondateur des cirques Barnum, connu au XIXe siècle pour être un charlatan sans scrupules.