Belgique

Domiciliations à Aalter: Verlinden nie toute volonté d’étouffer le dossier

La ministre de la Justice, Annelies Verlinden, a nié mercredi à la Chambre toute volonté d’étouffer le dossier relatif aux refus de domiciliations à Aalter, commune de son coreligionnaire Pieter De Crem (CD&V). Elle a fourni des explications aux questions de députés, sans toutefois convaincre l’opposition qui réclame déjà de procéder à des auditions, voire à un audit de son cabinet quand elle était au département de l’Intérieur.

Annelies Verlinden
Domiciliations à Aalter: Verlinden nie toute volonté d’étouffer le dossier ©James Arthur Photography

Des reportages de la VRT et De Morgen ont révélé les pratiques de cette commune de Flandre orientale où les services communaux traînaient à domicilier des habitants au nom de consonance étrangère. Ceux-ci ont dû attendre en moyenne neuf fois plus longtemps que les personnes au patronyme à consonance belge. Les mêmes médias ont également affirmé que la ministre était au courant de la situation et qu’un courrier préparé par le SPF Intérieur était prêt à être envoyé à la commune en février 2024 mais ne l’avait pas été.

« Il n’y avait pas de courrier préparé pour que je le signe », a affirmé la ministre. Certes, un projet de lettre est arrivé chez l’un de ses collaborateurs mais il ne devait pas comporter sa signature. Il s’agissait d’un courrier de l’administration rappelant à la commune le cadre légal, la nécessité de respecter les règles de motivation de ses décisions ou de mener une politique « adéquate ». Le mot « discrimination » n’y figurait pas.

La ministre a aussi contesté toute obstruction de sa part ou de son cabinet. L’administration n’a jamais été empêchée de se prononcer sur les recours contre les décisions de la commune qui lui étaient soumis. L’ampleur du dossier -il était question de plus d’une centaine de retards de domiciliation- n’a jamais été communiquée.

La ministre entretenait des contacts réguliers avec la direction du SPF Intérieur sur les dossiers importants à traiter. Jamais, il n’a été question d’Aalter, a-t-elle assuré.

Il n’y avait pas de tolérance non plus à l’égard de pratique discriminatoire. « Ce serait mal me connaître », a souligné Mme Verlinden.

Seule l’opposition a interpellé l’ex-ministre de l’Intérieur. « Plus d’une centaine de plaintes, ce ne sont plus des problèmes individuels mais un dysfonctionnement et du racisme institutionnalisé », a affirmé Khalil Aouasti (PS). « Votre réponse ne nous satisfait pas », a averti Matti Vandemaele (Ecolo-Groen). L’Open Vld a parlé quant à lui d' »abstention coupable ».

Le PTB avait réclamé mardi des auditions en commission de l’Intérieur. Les autres députés préféraient attendre la réponse de la ministre avant de se prononcer. L’opposition reviendra sans nul doute à la charge au cours d’une prochaine séance.