Belgique

Dilemme Euroclear : sauver l’Ukraine ou les finances belges ?

Le Premier ministre belge a affirmé que la pression est énorme, concernant la situation avec la Commission européenne. Ursula Von der Leyen a promis qu’elle répondait à presque toutes les préoccupations de la Belgique.

Un dilemme moral se pose pour Bart De Wever, selon Le Soir. La situation est d’une gravité exceptionnelle. Ce conflit persiste entre le gouvernement belge et la Commission européenne, soutenue par une partie des États membres qui se réjouissent de ne pas partager la même situation. La pression sur le Premier ministre est immense, alors qu’il se trouve entre les menaces potentielles de drones présumés russes et le soutien de plus en plus réservé envers l’Ukraine. Selon Le Soir, De Standaard a observé que la Belgique risque de devenir le mouton noir de l’Europe. Le Financial Times nous accuse déjà de tenir l’Union en otage. « Bien plus qu’un dilemme, écrit Le Soir, il s’agit d’un cas de conscience »: si, lors du vote des 18 et 19 décembre, l’Europe adopte le système de prêt de réparation proposé par la Commission, la Belgique se rangera du côté du non, probablement aux côtés de la Hongrie et de la Slovaquie, parmi ceux qui n’auront pas tout mis en œuvre pour soutenir l’Ukraine et préserver l’Europe d’un scénario tragique en domino, ajoute le quotidien.

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Pour De Morgen, « sans argent, l’Ukraine devra capituler, avec le choc sécuritaire qu’on peut craindre pour la suite et pour le continent entier. »

Cependant, De Morgen considère que le gouvernement belge a emprunté la bonne voie. « Refuser l’utilisation des avoirs russes gelés en Belgique ne serait que défendre les petits intérêts des Belges? » Faux, pour De Morgen, « les risques sont en réalité bien trop immenses. Les représailles possibles trop dangereuses et la réaction en chaîne qui en découlerait de nature à menacer la fiabilité générale de l’Europe. »

Ursula Von der Leyen a garanti qu’elle répondrait à presque toutes les préoccupations de la Belgique. Dans un accord politique, chaque mot a son importance, et celui-ci particulièrement.
De plus, explique De Morgen, une alternative existe: les États membres pourraient emprunter ensemble la somme nécessaire et la transférer ensuite à l’Ukraine. Cette voie classique aurait l’avantage de la clarté, estime De Morgen, en essayant d’abord d’atteindre la fin de la guerre ou la paix, puis de décider qui paiera pour la reconstruction.

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Dans un mouvement à contre-courant, De Standaard a révélé ce jeudi une édition numérique riche d’une vingtaine d’articles. (La traduction est réalisée par des journalistes bilingues, soutenus par l’Intelligence Artificielle, explique le journal.)

En effet, « il s’agit de développer le lectorat du journal » mais pas seulement. « Dans notre paysage médiatique strictement séparé, le déclin de la connaissance des langues respectives fait que de moins en moins de lecteurs consultent les journaux et les sites d’information de l’autre communauté linguistique. Nous sommes conscients que l’évolution vers le bilinguisme prête le flanc à des interprétations politiques. Nous n’avons pas d’objectif politique, nous fournissons des informations. Nous comblons une lacune manifeste dans le tissu médiatique belge« , ajoute le rédacteur en chef de De Standaard. Il est loin le temps où De Standaard affichait en une le monogramme du mouvement flamand A.V.V. V.V.K. (Alles voor Vlanderen, Vlanderen voor Kristus.)