Dès janvier 2026, fin des paiements de pensions par assignation postale.
A partir de janvier 2026, les pensions et les allocations de handicap ne pourront plus être payées par assignation postale. En date d’octobre 2025, 2267 bénéficiaires d’allocations de handicap n’avaient pas encore de numéro de compte bancaire à communiquer à l’administration.
La décision a été prise par le gouvernement fin juin dernier. À partir de janvier 2026, les pensions et les allocations de handicap ne pourront plus être versées par le biais d’assignations postales. Cela inclut également les remboursements d’impôts que doit effectuer le SPF Finances. Bpost ne sera plus en mesure de distribuer l’argent aux bénéficiaires sous forme d’assignation postale. Les comptes « bpost » utilisés par l’État jusqu’à présent ne seront plus disponibles l’année prochaine en raison du transfert des activités bancaires de Bpost vers BNP Paribas Fortis.
En mai dernier, les personnes concernées ont commencé à être informées. Les bénéficiaires de pensions provenant du SPF Pensions et d’allocations de handicap versées par le SPF Sécurité sociale ont été invités à fournir un numéro de compte bancaire pour le versement de ces pensions et/ou allocations. Il est cependant possible pour ces personnes de se passer d’un compte bancaire, mais cela compliquera leurs démarches. De plus, les conditions varient selon qu’on est pensionné ou bénéficiaire d’une allocation de handicap.
Fin septembre, selon les derniers chiffres du SPF Pensions, 7697 pensionnés qui reçoivent actuellement leur pension par assignation postale n’avaient pas encore communiqué leur numéro de compte bancaire. Ils étaient plus de 13 000 en mai 2025 et 9830 fin août. Leur nombre diminue chaque mois, mais rien ne garantit que tous les pensionnés auront un compte bancaire personnel d’ici janvier 2026.
Lorsque qu’un pensionné communique son numéro de compte au SPF Pensions, ce dernier doit effectuer des vérifications. Ces vérifications peuvent prendre « quelques semaines », expliquent les autorités du SPF Pensions.
Si, d’ici janvier, le SPF Pensions n’a pas connaissance d’un compte bancaire personnel, les pensionnés concernés recevront automatiquement leur pension par chèque circulaire. Ils devront alors se rendre à la banque ou à un bureau de poste pour encaisser ce chèque.
Concernant les bénéficiaires d’allocations de handicap, la situation est similaire. En date d’octobre 2025, 2267 bénéficiaires d’allocations de handicap n’avaient pas encore de numéro de compte bancaire à communiquer à l’administration. Ce chiffre a légèrement diminué depuis juillet dernier, avec 2710 bénéficiaires dans ce cas.
Pour beaucoup de pensionnés sans compte bancaire, ouvrir un compte ou se déplacer dans une agence représente un obstacle. Cela constitue également un défi, voire un problème, pour les personnes en situation de handicap. Gisèle Marlière, Présidente du Conseil Supérieur National des Personnes Handicapées, souligne que certaines personnes, en fonction de leur situation familiale ou personnelle, peuvent ne pas bénéficier d’un compte bancaire. Elle ajoute que tout le monde ne sait pas nécessairement gérer un compte, ce qui pose problème pour certaines personnes handicapées. De plus, certaines d’entre elles préfèrent gérer leur argent en espèces.
Pour ces personnes, l’assignation postale « résolvait le problème », résume Gisèle Marlière.
En juin dernier, le gouvernement avait prévu des dispositions particulières pour les personnes en situation de handicap lors de l’arrêt des assignations postales. Il envisagé de fournir aux bénéficiaires d’allocations de handicap une carte de paiement prépayée alimentée par le SPF Sécurité sociale, permettant de réaliser des paiements. Cependant, il a été confirmé que, faute de prestataires ayant répondu à l’appel d’offres, ce système ne sera pas proposé. La Direction Générale Personnes Handicap a décidé de mettre cette solution en pause, se basant sur une enquête qui révélait que ces cartes ne représenteraient pas une réelle valeur ajoutée.
Le gouvernement espérait également trouver un moyen de verser les allocations de handicap directement aux bénéficiaires, comme le fait actuellement Bpost. Malheureusement, aucun opérateur ne s’est manifesté pour gérer cette responsabilité, selon le cabinet du ministre Rob Beenders.
Gisèle Marlière souligne que le dossier a été mal géré au niveau du Conseil des ministres, avec un écart entre les décisions prises et leur faisabilité sur le terrain.
Quant au paiement des allocations par chèque circulaire pour les personnes sans compte bancaire, cela ne sera pas aussi simple. Il existe une possibilité pour demander un chèque circulaire, mais cela nécessite que la personne justifie pourquoi elle ne peut pas ouvrir un compte bancaire, ce qui soulève des questions sur les critères d’évaluation et le processus décisionnel. Elle exprime également des inquiétudes concernant le fait que, même avec un chèque circulaire, le bénéficiaire devra toujours se déplacer pour l’encaisser, ce qui peut être compliqué à cause de la réduction du nombre d’agences et des horaires d’ouverture limités.
Gisèle Marlière s’interroge sur le fait que ce dossier pourrait désavantager certaines personnes en situation de handicap, qui peuvent rencontrer des difficultés de mobilité ou de compréhension.
Pour les personnes qui ne peuvent pas se rendre dans une agence bancaire ou à un bureau de poste, les assistants sociaux de la Direction Générale Personnes Handicapées les aideront à ouvrir un compte, selon le cabinet du ministre Beenders. Ces assistants sociaux sont également censés examiner d’autres solutions pour aider ceux ayant des difficultés à se déplacer.
Gisèle Marlière exprime des inquiétudes quant à la pression sur les travailleurs sociaux, qui gèrent déjà un volume important de demandes et se demande comment ils pourront faire face à cette situation.
Il reste un peu plus de deux mois pour déterminer comment seront payés les bénéficiaires d’allocations de handicap sans compte bancaire et pour s’assurer que toutes les personnes concernées comprennent que le système des assignations postales sera supprimé en janvier 2026.

