Belgique

Dermagne se défend à la Chambre suite à la polémique bpost: « C’est mon métier de rencontrer des dirigeants d’entreprise »

Le ministre a énuméré les quatre réunions au cours desquelles il a rencontré physiquement ou par vidéoconférence la présidente du conseil d’administration de bpost, Audrey Hanard, et/ou l’ancien CEO, Dirk Tirez. Le premier contact remonte au 25 septembre 2021. Une des réunions a eu lieu le 31 août 2022 en compagnie du président socialiste, Paul Magnette, ce que lui reproche l’opposition depuis une intervention de la ministre des Entreprises publiques, Petra De Sutter (Groen) en marge d’une séance de commission consacrée aux vicissitudes de l’entreprise publique. Elle a eu lieu à l’initiative de bpost et portait sur la stratégie de l’entreprise avec un accent particulier mis sur l’emploi.

Une réunion a bien été consacrée le 13 juin 2022 au dossier de la distribution des journaux et concernait la prise en compte de l’inflation. Elle n’a d’ailleurs pas débouché sur un accord. D’autres réunions ont suivi sur ce thème, mais sans le ministre.

Bpost : Petra De Sutter a-t-elle trouvé la parade pour sauver sa tête ?

« Je peux vous assurer qu’en ce qui concerne les questions et requêtes sur la concession des journaux, mon cabinet s’est contenté d’un amical accusé de réception. C’est le SPF Economie qui a assuré le suivi, conformément aux procédures. Le SPF a fait cela de manière consciencieuse et impartiale, comme il se doit. Il n’y a eu concrètement aucune modification apportée à la suite des contacts avec bpost », a assuré M. Dermagne.

Quant à l’audit interne concernant la concession de distribution de journaux, il a été transmis au ministre, de même qu’au SPF Economie, ce qui est à nouveau logique selon M. Dermagne puisqu’il est compétent dans cette matière.

Le Premier ministre, Alexander De Croo, a lui aussi été interrogé. L’opposition est à nouveau montée au créneau mais cette fois-ci par le biais du PTB et sa députée Maria Vindevoghel, et Jean-Marie Dedecker (indépendant). Le chef du gouvernement souhaite que des règles claires soient établies sur la façon dont les pouvoirs publics doivent se comporter à l’égard d’une entreprise publique autonome. L’institut des administrateurs Guberna a été sollicité pour soumettre un projet de charte.

En charge de bpost sous la législature précédente, M. De Croo (Open Vld) a fait adopter des réformes de la gouvernance des entreprises publiques, notamment la suppression du commissaire du gouvernement. Il s’est félicité d’avoir créé une distinction plus nette entre l’Etat et l’entreprise.

« Il n’y a pas trop peu d’autonomie, il y a trop d’autonomie », a regretté la députée communiste qui redoute des velléités de privatisation complète, comme le souhaite l’Open Vld. M. De Croo ne s’est pas avancé sur cette voie. « On va faire une analyse globale au gouvernement », a-t-il simplement commenté en évoquant l’ensemble du dossier.