Belgique

Décret Paysage : cinq questions sur la colère des étudiants envers Degryse.

Le décret Paysage a été introduit en 2013 par le ministre de l’Enseignement supérieur de l’époque, Jean-Claude Marcourt (PS), pour établir de nouvelles dispositions concernant l’organisation des études supérieures dans les établissements subventionnés par la Communauté française. Un étudiant qui ne respecte pas les conditions prévues par le décret Paysage pour la réussite des études est déclaré « non finançable » et ne peut pas accéder aux études supérieures, sauf si un établissement accepte de couvrir les coûts sans subsides de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Qu’est-ce que le « décret Paysage » ?

Il faut remonter à plus de dix ans, à 2013, pour entendre parler pour la première fois de « décret Paysage ». Le ministre de l’Enseignement supérieur de l’époque, Jean-Claude Marcourt (PS), fixe de nouvelles dispositions pour l’organisation des études supérieures. Elles s’appliquent à tous les établissements d’enseignement supérieur subventionnés par la Communauté française, qu’il s’agisse d’universités ou de hautes écoles. La réforme s’inscrit dans la logique européenne de rapprocher les différents systèmes d’études supérieures en Europe.

C’est à ce moment-là qu’on commence à ne plus parler d’année d’étude réussie, mais qu’on introduit la notion de « crédits » à valider. L’étudiant qui ratait des examens une année pouvait valider les cours réussis, c’est-à-dire des crédits et, s’il en validait suffisamment, poursuivre son cursus dans l’espoir d’atteindre le nombre de crédits requis plus tard.

Au fil du temps, le système a connu plusieurs adaptations, notamment parce qu’une de ses conséquences était d’allonger les formations.

Pourquoi le décret a-t-il été modifié par Valérie Glatigny ?

Pourquoi les étudiants de 2024-2025 ont-ils eu des conditions assouplies ?

Que prévoit l’actuel décret Paysage en 2025-2026 ?

Précisions d’abord qu’un étudiant qui respecte les dispositions prévues par le décret Paysage pour la réussite des études est « finançable ». Cela veut dire que l’université ou la haute école dans laquelle il est inscrit reçoit des subsides de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour supporter le coût de l’enseignement. Faute de réussite dans le respect des conditions prévues par le décret, l’étudiant est dit « non finançable ». Il n’a alors plus accès aux études supérieures sauf si un établissement d’enseignement supérieur accepte de supporter le coût de la formation sur ses fonds propres, sans bénéficier de subsides de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

CLÉ INFO : comment réussir à l’unif

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Chaque cursus, c’est-à-dire chaque type d’études choisies, est divisé en cycle. Le premier cycle mène au grade de Bachelier. Le deuxième cycle conduit à celui de Master. Éventuellement, un troisième cycle permet d’accéder au grade de Docteur.

Pour chaque cycle, un nombre de crédits à acquérir est prévu. Pour le cycle de bachelier, on parle en général de 180 crédits (240 crédits pour certaines études).

Lorsqu’il s’agit de 180 crédits, les études sont réparties en trois « blocs », soit trois années, comprenant chacun un paquet de 60 crédits. Le premier paquet, le « bloc 1 » doit être acquis au cours des deux premières années d’études, au maximum. Il faut valider le « bloc 1 » pour être admis en « bloc 2 ». Celui-ci doit être achevé dans les mêmes conditions, deux ans maximum pour être admis en « bloc 3 ». Pour l’ensemble des 180 crédits du bachelier, les trois blocs, l’étudiant dispose de cinq ans maximum, six ans s’il s’est réorienté.

Pour le cycle de master, tout dépend du type de master, à 60, 120 ou 180 crédits. Un master de 60 crédits doit être achevé en deux ans au maximum. Quatre ans maximum sont autorisés pour terminer un master de 120 crédits. Pour celui de 180 crédits, l’étudiant disposera de 6 ans d’études.

Le jury de l’établissement dans lequel l’étudiant est inscrit peut appliquer des règles particulières. En bachelier, par exemple, un étudiant qui n’aurait validé que 50 crédits sur les 60 au cours des deux premières années pourrait être autorisé à s’inscrire pour une troisième année dans le même cursus et rester finançable, avec l’obligation de réussir cette troisième année, sous peine d’être exclu de l’enseignement supérieur à l’avenir. Ce genre de décision est toutefois laissé à l’appréciation du jury. Certaines exceptions existent aussi en master.

Combien d’étudiants sont non finançables actuellement ?

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Financement des études / Colère et inquiétude des étudiants

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