Corruption et ingérence à la police judiciaire fédérale : Groen et N-VA demandent des auditions à la Chambre
Un rapport publié par plusieurs journaux ce samedi matin, et consulté par la RTBF, dévoile des faits de corruption, de favoritisme, de pressions et d’ingérence à la police judiciaire fédérale. Près de la moitié des enquêteurs s’inquiètent des influences, des pressions et des mensonges visant à orienter une enquête dans une certaine direction.
Un rapport publié par plusieurs journaux ce samedi matin et consulté par la RTBF révèle des faits de corruption, de favoritisme, de pressions et d’ingérence au sein de la police judiciaire fédérale.
Interrogé à la Chambre récemment, Bernard Quintin a exprimé des doutes sur la méthodologie et la représentativité du rapport. « En plus de sa non-représentativité et de sa qualité discutable, quant à la forme, au contenu, au caractère scientifique, à l’expertise et aux standards professionnels, le rapport n’apporterait en substance aucune réponse à la question de recherche », a répondu le ministre à une question du député Groen Matti Vandemaele.
« Je veux entendre le ministre Quintin nous dire ce qu’il compte faire à ce sujet et pourquoi il n’a pas voulu partager ce rapport lorsque je le lui ai récemment demandé. »
Le document indique qu’environ la moitié des enquêteurs s’inquiètent des influences, des pressions et des mensonges visant à orienter une enquête dans une certaine direction.
« Après avoir lu ce rapport, tous les voyants devraient être au rouge », a réagi samedi Matti Vandemaele. « Je veux entendre le ministre Quintin nous dire ce qu’il compte faire à ce sujet et pourquoi il n’a pas voulu partager ce rapport lorsque je le lui ai récemment demandé. Est-ce parce qu’il y est également question d’un homme politique qui voulait empêcher l’ouverture d’une enquête ? Cela ressemble fort à une tentative de dissimulation. »
L’écologiste fait référence au témoignage anonyme d’un enquêteur au sujet d’une demande d’un homme politique, lié à une équipe de football locale, pour mettre fin à une enquête. « Les hommes politiques qui exercent une pression sur la police dans certaines affaires, ce sont des pratiques que l’on observe dans les régimes obscurs et dont il vaut mieux se tenir éloigné dans un État de droit démocratique. »
Pour Groen, les auditions avec le ministre Quintin et les hauts responsables de la police représentent le « strict minimum ». Si besoin, une commission d’enquête devrait également être mise en place, estime le parti, qui considère qu’il ne devrait pas être difficile de déterminer quel politicien a outrepassé ses fonctions.
« Le rapport volumineux ne laisse aucun doute : une partie de nos agents se fait manipuler et n’a encore qu’une conscience très limitée de ce qui est acceptable ou non. Il s’agit là d’un problème démocratique dangereux : lorsque les services de police se corrompent, les fondements mêmes de l’État de droit et de la démocratie sont remis en cause », a alerté le député Vandemaele. Il regrette également que les milliers d’agents intègres doivent subir les conséquences de ce rapport.
« Les allégations contenues dans le rapport ne sont pas nouvelles. Nous ne pouvons pas les passer sous silence. Des mesures s’imposent. »
Cette demande d’auditions est soutenue par la N-VA, parti de la majorité. La députée Maaike De Vreese indique vouloir entendre non seulement le commissaire général de la police fédérale, Eric Snoeck, mais aussi l’auteur du rapport. Elle souhaite également pouvoir consulter le document. « Nous soutenons la demande du ministre en faveur d’un audit externe. Nous le demandons depuis longtemps. Les allégations contenues dans le rapport ne sont pas nouvelles. Nous ne pouvons pas les passer sous silence. Des mesures s’imposent. »

