COP30 à Belém : décisions sur les fossiles et forêts climatiques.
La 30e conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP30) s’est achevée samedi à Belém au Brésil, produisant des textes adoptés par consensus des pays ainsi que des engagements volontaires. Le mutirão demande des « efforts pour au moins tripler » d’ici 2035 l’aide financière pour l’adaptation climatique des pays en développement, par rapport à l’objectif annuel de 40 milliards par an pour 2025.
La 30e conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP30), qui se termine samedi à Belém au Brésil, a abouti à l’adoption de documents onusiens par consensus des pays, ainsi qu’à des engagements volontaires en dehors du cadre de négociation.
Les trois premières décisions, jugées délicates, ont été intégrées dans un document intitulé « Mutirão mondial », un terme emprunté à la langue autochtone tupi-guarani, signifiant « effort collectif », visant à refléter l’esprit des négociations promu par la présidence brésilienne.
La COP30 a mis en place une « initiative volontaire » pour les nations désireuses de collaborer à une réduction accrue de leur pollution carbone afin de maintenir le réchauffement climatique sous la barre des + 1,5°C. Cette initiative se doit de « prendre en compte » l’engagement de la COP28 en 2023 d’éliminer progressivement les énergies fossiles, tout en évitant de mentionner ce terme sensible qui aurait pu compromettre les discussions.
Un rapport traitant de ces efforts, qui inclura deux « sessions d’informations » durant les mois de juin et novembre 2026, sera présenté à la COP31. En dépit des pressions exercées par plus de 80 pays, y compris des nations européennes, latino-américaines et insulaires ainsi que par la Belgique, la conférence n’a pas entériné de « feuille de route » explicite pour la sortie des énergies fossiles.
En réaction, le président brésilien de la COP30, André Correa do Lago, a annoncé son intention de proposer une feuille de route sur ce sujet ainsi qu’une autre concernant la déforestation, destinée aux pays volontaires. Toutefois, cela ne sera pas considéré comme une décision générale des pays participants à la COP.
Le mutirão exige également des « efforts pour au moins tripler » d’ici 2035 l’aide financière destinée à l’adaptation climatique des pays en développement, par rapport à l’objectif annuel de 40 milliards de dollars fixé pour 2025. Ces fonds serviront, par exemple, à restaurer des écosystèmes, à renforcer des infrastructures face aux tempêtes et à préparer les agricultures aux sécheresses.
Les pays développés n’ont pas pris d’engagement pour accroître l’enveloppe globale de financements climatiques. Cependant, il a été décidé d’organiser une table ronde sur le nouvel objectif collectif établi à la fin de 2024 à Bakou (COP29), qui vise à mobiliser au moins 300 milliards de dollars annuels pour les pays en développement d’ici 2035, et 1300 milliards de dollars provenant de toutes sources publiques et privées.
Pour la première fois, des tensions commerciales mondiales seront examinées lors d’un « dialogue » au cours des trois prochaines années dans le cadre des négociations climatiques. Cette nouveauté représente une avancée politique que la Chine, aux côtés d’autres pays émergents et exportateurs tels que l’Inde, recherchait depuis longtemps pour contester dans les COP les barrières commerciales environnementales, notamment la taxe carbone appliquée aux frontières de l’Union européenne.
En dehors des décisions officielles de la COP, le Brésil a créé un fonds inédit, le TFFF, destiné à la protection des forêts. Ce fonds sera investi sur les marchés, et les profits générés serviront à rémunérer les contributeurs et les pays en développement selon les hectares de forêts effectivement préservés.
Le fonds a recueilli près de 7 milliards de dollars en engagements de contributions initiales, qui seront répartis sur les années à venir sous différentes conditions selon les pays : Brésil (1 milliard de dollars), Norvège (3 milliards de dollars), Allemagne (1 milliard d’euros), Indonésie (1 milliard de dollars), France (jusqu’à 500 millions d’euros), et Portugal (1 million d’euros).
À terme, le Brésil vise à lever 125 milliards de dollars, dont 25 milliards d’euros de fonds publics et 100 milliards provenant de fonds privés.
Plusieurs engagements volontaires ont vu le jour concernant le méthane, qui est le deuxième gaz à effet de serre le plus significatif après le CO2, ainsi que le quadruplement des « carburants durables » et des mesures sur le charbon, avec l’annonce par la Corée du Sud de sa suppression progressive dans ses centrales électriques.

