Confidences et vifs échanges entre Bart De Wever, Conner Rousseau et Georges-Louis Bouchez dans une nouvelle saison de l’émission “Het Conclaaf”
L’ambition affichée de la nouvelle saison de l’émission « Het Conclaaf » (VTM), diffusée à partir de ce dimanche soir, n’est pas mince : « Donnez-nous un gouvernement ! » Parmi les personnalités conviées, retenons l’homme d’affaires Marc Coucke, l’athlète Nina Derwael et les politiques Bart De Wever (N-VA), Conner Rousseau (Vooruit) et, seul francophone du casting, Georges-Louis Bouchez (MR).
- Publié le 07-12-2024 à 21h21
Enregistré le 16 novembre dernier au château Jemeppe de Marche-en-Famenne, le premier épisode de l’émission « Het Conclaaf » voit Bart De Wever se livrer à nouveau à l’exercice du confessionnal dans la chapelle. Le formateur fédéral regrette qu’il n’y ait pas plus de retenue médiatique des négociateurs de l’Arizona sur leurs sentiments personnels et leurs convictions intimes : « Cette formation aurait dû aboutir très vite, mais alors qu’on a le plus besoin de prise de responsabilités en ce moment, on atteint des sommets d’irresponsabilités. » Sans les citer, l’homme fort de Flandre pointe du doigt certains jeunes présidents de partis, et leur manque de modestie. « Je suis désolé, mais il est impossible de travailler avec des personnes qui – jour après jour – ne pensent qu’à leurs passages dans les matinales, à leurs citations dans les journaux de la mi-journée et à leur présence dans les JT du soir. C’est impossible. C’est, je pense, nouveau en politique. Du jamais vu ». Bart De Wever insiste et menace : s’il n’est plus possible de former un gouvernement avec les gagnants de l’élection, il faudra retourner devant les électeurs et leur expliquer que les structures actuelles de l’État ne permettent plus de fonctionner.
Par rapport à sa précédente participation à l’émission-événement de VTM, le président de la N-VA a changé d’état d’esprit. En avril, il se voyait perdre les élections et quitter la politique si son parti ne dépassait pas les 20 %. Mais il est là, et bien là, ressuscité. Sa victoire n’efface cependant aucun obstacle socio-économique ou institutionnel. Les traits de son visage restent tendus. Il aborde la crise de fin août, la plus grande déception de sa carrière politique : « A mes yeux, le blocage n’avait rien à voir avec les documents qui étaient sur la table. Il y avait un momentum unique qu’on n’a pas pu saisir, c’est très regrettable. »
De Wever salue la « brillante » stratégie de Bouchez
Dans Het Conclaaf, le président de la N-VA affirme que le MR s’est rendu totalement incontournable grâce à « la brillante stratégie politique de Georges-Louis Bouchez » qui a « osé porter un regard insolent et courageux sur le passé de la Wallonie ». De Wever y voit la raison du succès électoral du Mouvement réformateur après « une campagne très solide ». Le formateur se réjouit de la rupture politique en Wallonie, mais il craint que ce large succès ne facilite pas les choses : « Georges-Louis a le caractère de Napoléon. Il était déjà insupportable, cela ne devrait pas s’améliorer… ».
Présentés comme « irréconciliables », Conner Rousseau et Georges-Louis Bouchez se retrouvent – dès leur arrivée – pour un face-à-face arbitré par un grand sablier. Après avoir offert un panier garni de spécialités montoises au socialiste flamand, le président du MR lance un vif débat qui les sépare profondément sur la fiscalité. Un échange cordial sur la possible taxation des plus-values nous éclaire tant sur l’état de leurs relations interpersonnelles, que sur leurs désaccords de fond.
Retenons l’essentiel, les deux hommes se parlent, s’écoutent peu, s’interrompent beaucoup, mais ils se parlent franchement.