Belgique

Condamnation de Nicolas Sarkozy : remise en cause inquiétante de la Justice.

Nicolas Sarkozy doit se rendre à la prison de La Santé ou à Fleury, la décision de son emprisonnement sera connue le 13 octobre. La magistrate qui a prononcé la sentence a été menacée de mort avec des photos de guillotine ou de sa tête tondue.

Il est vrai que peu de personnes avaient anticipé un tel événement dans l’histoire de la République française : un ancien président en détention, des rumeurs suggérant que Nicolas Sarkozy pourrait être placé à La Santé, bien que d’autres évoquent Fleury. La date du 13 octobre déterminera quand il pénétrera dans l’établissement pénitentiaire.

Depuis ce bouleversement, des événements étonnants se succèdent, qu’ils soient légers ou de grande gravité. Chacun exprime son opinion, et peu importent ceux qui n’ont pas pris la peine de parcourir les près de 400 pages détaillant les 68 infractions mentionnées. Trois délits présumés ont été abandonnés, mais pas le dernier, celui d’association de malfaiteurs.

La réaction dérisoire de Carla Bruni après le jugement de son mari

Pourquoi deux proches de Sarkozy se sont-ils rendus secrètement en Libye en 2005 pour rencontrer le beau-frère de Kadhafi, responsable de l’attentat du DC-10 d’UTA, qui a fait 170 morts en 1989, dont 54 Français et un Belge ? Dix années d’enquête ont abouti à des faits d’une grande gravité.

Après la condamnation, certains ont perdu la raison. Il convient de passer rapidement sur des épisodes cocasses ou ridicules, comme l’épouse du futur prisonnier, Carla Bruni Sarkozy, qui a arraché le micro de Mediapart à la sortie du tribunal, ou s’est fait filmer en train de chanter pour son mari Let it Be (prière à la lumière), que les réseaux sociaux ont vite rebaptisé Let it Libye.

Un complot des juges ? Nicolas Sarkozy dans le costume de Trump

Une préoccupation plus sérieuse émerge : la remise en cause du travail des juges. C’est Nicolas Sarkozy lui-même qui a ouvert le bal en s’exprimant peu après l’annonce de sa condamnation à 5 ans de prison ferme, affirmant que cette décision était d’une gravité extrême pour l’État de droit.

Puis, tel un petit Trump, il a évoqué un complot des juges, le dimanche dans le JDD, un journal proche de l’empire Bolloré. Les soutiens de Bolloré ont rapidement répété ce discours. D’ailleurs, cette exécution provisoire différée et cet emprisonnement malgré l’appel, n’est-ce pas une manœuvre politique ?

À noter : 85% des justiciables anonymes reçoivent une peine de prison de plus de deux ans, même en cas d’appel. Si cela pose un problème, pourquoi cela n’a-t-il pas suscité d’inquiétude auparavant ?

Actes barbares et saillies risibles

Depuis jeudi, les répercussions de cet événement ont provoqué des épisodes alarmants : la magistrate ayant prononcé la peine a reçu des menaces de mort accompagnées de photos d’une guillotine ou de sa tête rasée. D’autres réactions ridicules ont également émergé, comme celle du maire de Nice suggérant de nommer le parvis du futur hôtel de police au nom de Sarkozy, ou encore l’animatrice Karine Le Marchand, très choquée, qui a exprimé sur sa story Instagram : « Je ne comprends pas cette justice. Nicolas, tu as tout mon soutien« . Depuis la décision du tribunal de Paris jeudi, un grand désordre s’est installé.