Commerce : la Chine impose des droits de douane sur les produits laitiers européens
Les droits de douane « provisoires » imposés par la Chine s’échelonneront de 21,9% à 42,7% et entreront en vigueur mardi, concernant notamment les fromages frais et transformés. La Commission européenne prévoit que l’enquête sur le secteur laitier européen sera conclue le 21 février, date à laquelle la taxe douanière pourrait devenir définitive.
Les droits de douane « provisoires » seront appliqués de 21,9 % à 42,7 % et entreront en vigueur mardi, comme l’a annoncé lundi le ministère du Commerce chinois. Ces droits concernent divers produits, y compris les fromages frais et transformés, les fromages bleus, ainsi que certains laits et crèmes, qui seraient, selon Pékin, bénéficiaires de subventions causant un « préjudice substantiel » à la concurrence chinoise. Un porte-parole de la Commission européenne a qualifié cette décision de « dévéloppement très négatif » pour les relations entre l’UE et la Chine. François-Xavier Huard, PDG de la Fédération nationale de l’industrie laitière, a déclaré à l’AFP que cela représentait « un choc, un coup de massue« .
Mesure de rétorsion
Cette décision du gouvernement chinois fait suite à une enquête antisubventions, lancée en août 2024, qui a été demandée par l’Association laitière de Chine. Pour les Européens, il s’agit d’une mesure de rétorsion, car cette enquête a été annoncée peu après la décision de l’UE d’imposer des droits de douane élevés sur les véhicules électriques chinois. La Commission européenne indique que Pékin prévoit de conclure son enquête sur le secteur laitier européen le 21 février, date à laquelle la taxe douanière pourrait devenir permanente. Bruxelles souhaite influencer la Chine pour qu’elle abandonne cette démarche.
« Nous considérons que cette enquête repose sur des allégations discutables et des preuves insuffisantes, rendant les mesures donc injustifiées et infondées« , a déclaré Olof Gill, porte-parole de la Commission européenne, à la presse. « Nous faisons tout notre possible pour défendre les agriculteurs et les exportateurs de l’UE, ainsi que la Politique agricole commune, contre l’utilisation abusive par la Chine de mesures de protection commerciales« , a-t-il ajouté, précisant que la Commission avait déjà porté ce dossier devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
La semaine précédente, la Chine avait déjà annoncé l’imposition de droits « antidumping » sur le porc et ses sous-produits importés de l’UE, variant de 4,9 % à 19,8 % pour cinq ans, suite à une autre enquête ouverte en juillet 2024. Toutefois, cette mesure avait été accueillie avec un certain soulagement par les producteurs porcins européens, qui étaient soumis à des taux provisoires encore plus élevés, atteignant jusqu’à 62,4 %.

