Clubs sportifs de Bruxelles : « Sans subsides, il n’y aura plus rien dans deux mois »
Eric Bott a déclaré lors d’une conférence de presse que « une décision doit être prise d’ici à la fin du mois de décembre » concernant les subsides pour les clubs sportifs, dont certains font face à un manque à gagner de 100.000 euros. Près de 300 clubs de la région sont concernés par cette situation, qui impacte des milliers de jeunes.
Pas de gouvernement, pas de subventions. Et bientôt, plus aucun club sportif ? C’est l’alerte lancée par l’échevin des Sports de Woluwe-Saint-Lambert, Eric Bott, lors d’une conférence de presse qui s’est tenue ce mercredi au stade Fallon à Woluwe. Une situation qui affecte les clubs de la commune, mais également l’ensemble des clubs bruxellois.
« Une décision doit être prise d’ici à la fin du mois de décembre », a insisté M. Bott devant les représentants d’une quinzaine de clubs woluwéens. « Pour certains, on parle d’un manque à gagner de 100.000 euros. Ils ont budgétisé cet argent et, pour le moment, le subside Dynamic.brussels est suspendu. Pour certains, il en va de leur survie », a-t-il ajouté, évoquant aussi la possibilité de douzièmes provisoires afin d’éviter des faillites.
À noter que les projets d’infrastructures sont également suspendus, en raison de l’incertitude qui plane sur les financements de la Région et de Beliris.
« Ce sont des subsides que l’on avait budgétisés en tant que club. Et ça, c’est vraiment préjudiciable », explique Serge Crevecoeur, entraîneur du Brussels Basket. « Qu’on me dise avant la saison qu’on ne va plus me donner de l’argent, ce n’est pas très gai, mais je peux prévoir, ajuster mon budget et essayer de gérer financièrement mon entreprise. Or ici, on nous met devant le fait accompli alors que la saison est en cours et qu’on nous avait annoncé que ces subsides allaient être octroyés. Ça, c’est le plus compliqué pour moi par rapport à la gestion financière en bon père de famille que nous essayons d’avoir au Brussels Basketball. »
### Aucune information et beaucoup d’incertitudes
« Je trouve que c’est dommage qu’on ne soit pas informé du tout. On est dans le vide total. »
Il y a deux mois, le cabinet du ministre déclarait que tout rentrerait dans l’ordre. Mais depuis, aucune nouvelle.
Pour Daali Jawad, président du Racing White, « on n’a pas d’information. On ne nous dit rien. Et on ne sait pas si on va avoir cet argent. Je suis inquiet, car c’est déjà compliqué de survivre. Sans les subsides, on devra augmenter les cotisations. Ce sont donc les parents et les enfants qui vont en subir les conséquences. »
« Je trouve que c’est dommage qu’on ne soit pas informé du tout. On est dans le vide total », ajoute Jean-Jacques Collin, président du FC Fémina White Star Woluwe. « On peut toujours se dire qu’évidemment, le sport, ça peut venir après tout le reste. Je comprends qu’il y a les personnes âgées, il y a les malades, il y a les personnes moins valides, etc. Mais ici, on parle quand même des jeunes avec des familles dont les revenus sont limités. Si l’on devait, cas extrême, arrêter l’activité du club – ce qui j’espère ne devrait pas arriver – cela ferait tout de même pas mal de jeunes qui devraient trouver une autre activité. Mais en allant toquer à d’autres portes, ça risque un peu d’être la même chose. »
### Des clubs vont devoir trouver des idées si les subsides n’arrivent pas rapidement
Si l’appel est lancé depuis la commune de Woluwe-Saint-Lambert, « près de 300 clubs de la région sont concernés », a précisé Eric Bott. Ce sont donc des milliers de jeunes qui pourraient être touchés. Si certains peuvent tenir un peu, beaucoup d’entre eux jugent que la situation devient plus que critique. Certains mentionnent même une éventuelle disparition du club si les choses ne se débloquent pas. Mais les clubs cherchent des solutions.
Yvan De Vreught, entraîneur à United Basket, explique : « Dans deux mois, on arrive au terme de ce que l’on a en caisse. »
Et d’ajouter : « Fin janvier, en tout cas, s’il n’y a rien qui a changé d’ici là, on devra trouver des solutions. Soit ne plus défrayer les coachs, soit ne plus payer les salles. Mais en tout cas, on devra trouver des solutions pour pouvoir continuer à honorer ce que les parents attendent, c’est-à-dire s’occuper de leurs enfants dans des conditions acceptables. »
Il existe pourtant une solution, comme l’indique Eric Bott : « La Région peut continuer de fonctionner avec des douzièmes provisoires. Mais malheureusement, le sport ne figure pas comme une priorité. Cela signifie que nos clubs sont parmi les premiers à souffrir de ce blocage politique dans l’indifférence absolue des forces politiques impliquées dans les négociations. Le sport n’est pas un bonus. C’est un pilier essentiel de la société, un lien d’inclusion, d’éducation, de prévention, d’épanouissement et de santé. »
La question revient sur toutes les lèvres : qu’attend le gouvernement pour trouver une solution ? À l’heure actuelle, nous n’avons toujours pas eu de réponse de la part du cabinet de Dirk De Smedt qui a remplacé Sven Gatz.

