Belgique

Child Focus lance une plateforme de prévention contre la sextorsion.

Child Focus indique avoir déjà ouvert cette année plus de 350 dossiers liés à ce type de chantage sexuel, soit une hausse de 130% par rapport à 2024. La fondation conseille aux victimes de sextorsion de ne jamais payer, de faire des captures d’écran, d’arrêter tout contact avec l’auteur et d’en parler à un adulte de confiance.


La sextorsion, terme dérivé de l’anglais « sexual extorsion », consiste à établir une relation amicale avec une personne afin de la manipuler pour qu’elle envoie des images intimes. Ces images sont ensuite exploitées pour faire chanter la victime, qui est menacée de divulguer ses photos si elle ne fournit pas d’autres images ou de l’argent.

Selon Child Focus, plus de 350 dossiers relatifs à ce type de chantage sexuel ont été ouverts depuis le début de l’année, représentant une augmentation de 130 % par rapport à 2024. Cette tendance à la hausse se poursuit depuis plusieurs années. La fondation, dédiée à la protection des enfants disparus et sexuellement exploités, précise que 93 % des nouveaux cas de sextorsion financière touchent des garçons et s’inquiète d’une potentielle sous-estimation du phénomène, les garçons étant généralement moins enclins à demander de l’aide que les filles.

L’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) par les criminels intensifie le problème, permettant à nombre d’entre eux de se dissimuler derrière des images hyperréalistes créées par IA. Cela facilite la mise en confiance des victimes et complique l’identification des auteurs. De plus, l’IA permet de générer une image dénudée d’une personne à partir d’une photo vestimentée (deepnude) et de l’utiliser pour menacer la victime.

Pour faire face à ce phénomène, Child Focus a lancé la plateforme « Payboy ». Cette initiative vise à aider les jeunes à identifier les manipulations menant à la sextorsion, à s’en prémunir et à demander de l’aide. La plateforme propose des contenus interactifs, des vidéos, des témoignages et des conseils de prévention.

« Quand cela leur arrive, les jeunes ont tendance à s’isoler par honte ou par peur des conséquences ou des éventuelles réactions de leurs proches. Mais cela peut arriver à tout le monde et il est important d’en parler et de chercher de l’aide », explique Nel Broothaerts, directrice générale de Child Focus.

La fondation recommande aux victimes de sextorsion de ne jamais payer, de prendre des captures d’écran, de cesser tout contact avec l’auteur et d’en parler à un adulte de confiance. Elles peuvent également contacter Child Focus au numéro gratuit 116000, accessible à tout moment, ou la plateforme Cybersquad. Il est aussi possible de porter plainte auprès des autorités.