Belgique

Charles Michel futur président de la Banque européenne d’investissement ?

Au MR, nombreux sont ceux qui scrutent l’évolution de son destin. De ses choix ou des possibilités qui pourraient s’offrir à lui dépendra notamment la composition des listes électorales. Comme La Libre l’avait révélé dernièrement, le président du Conseil européen pourrait, par exemple, figurer sur la liste MR aux élections européennes en mai ou juin 2024. Juridiquement, nous expliquait une source européenne, il semble que le traité de Lisbonne ne le lui interdise pas : il pourrait rester à la tête du Conseil tout en se présentant aux élections.

Charles Michel pourrait se présenter sur la liste MR pour le parlement européen aux élections de 2024.

La “banque de l’Union européenne”

Pour en revenir à ses perspectives de carrière, voici une information qui va dans le sens d’un prolongement de son parcours supranational. Selon une source diplomatique européenne, l’ancien président du MR serait candidat à la présidence du comité de direction de la Banque européenne d’investissement (BEI), la “banque de l’Union européenne”. Le comité de direction est l’organe exécutif collégial et permanent de la BEI. Il compte neuf membres au total.

La fonction est actuellement occupée par Werner Hoyer, homme politique allemand qui a notamment été le président de l’ancien Parti européen des libéraux, démocrates et réformateurs et membre du FDP, le parti libéral-démocrate allemand (Freie Demokratische Partei). Werner Hoyer est à la tête de la BEI depuis douze ans et son mandat sera vacant à la fin de cette année.

Problème : la fin des fonctions de Werner Hoyer est prévue un an avant la fin du mandat de Charles Michel à la présidence du Conseil européen. Vu le contexte géopolitique et l’implication de l’Union européenne dans le soutien apporté à l’Ukraine face à l’envahisseur russe, il serait impensable que le libéral belge mette fin prématurément à sa mission actuelle. Toutefois, des solutions pragmatiques peuvent toujours être trouvées. On pourrait imaginer une petite prolongation du mandat de Werner Hoyer à la BEI ou encore la désignation d’un successeur provisoire.

Pas de commentaire de la part de l’entourage de Charles Michel

Contacté ce mercredi, le porte-parole de Charles Michel, après avoir initialement refusé de commenter, a démenti « formellement » nos informations. « Le président du Conseil est concentré à 100% sur sa tâche actuelle et n’a pas le temps de se préoccuper de ce genre de questions. » Nous maintenons toutefois notre article qui a été recoupé et confirmé auprès de plusieurs sources autorisées.

Si l’ancien chef du gouvernement fédéral devait entrer comme président au sein du comité de direction de la BEI, il y retrouverait le CD&V Kris Peeters qui, durant la “suédoise”, avait occupé le rôle majeur de vice-Premier ministre. Kris Peeters avait été désigné à la Banque européenne d’investissement en 2021 pour un mandat de six ans. Il a notamment en charge les dossiers relatifs à la mobilité, la sécurité et la défense, ainsi que les opérations concernant les pays de l’Asie du sud-est.

Près de 30 000 euros par mois

Remarquons enfin que les salaires du président et des vice-présidents de la BEI sont calqués sur ceux des présidents et vice-président de la Commission européenne. Depuis cette année, cela correspond à près de 30 000 euros bruts par mois (le montant précis ne se trouve pas dans le rapport de gouvernance de la BEI).

Indexation des salaires jugée insuffisante : un vent de révolte souffle sur la BEI