Belgique

”Cet acte pourrait s’apparenter à du terrorisme raciste, planifié par un groupe bien connu de hooligans qui gravitent autour du FC Bruges”

Marco Martinielleo, sociologue à l’ULiège et spécialiste du racisme et de l’antiracisme dans le football, décortique les incidents qui ont éclaté en marge du match de Coupe de Belgique, à Bruxelles, le dimanche 4 mai. Le rendez-vous est fixé sur la place Sainte-Catherine, à Bruxelles, là où les hooligans du noyau dur de Bruges ont démarré leur escapade en direction de Molenbeek.

Marco Martello
Marco Martiniello, sociologue à l’ULiège, et fin analyste du monde du football ©Jean Luc Flemal

Comment qualifier ce qui s’est passé dimanche avec les hooligans de Bruges ?

Puis-je être radical ? Oui ? Alors selon moi, cet acte pourrait s’apparenter à du terrorisme raciste, planifié par un groupe bien connu de hooligans qui gravitent autour du FC Bruges. Bien évidemment, je ne mets pas cela sur le même pied que des actes de terrorisme de grande ampleur, mais j’évoque le mot « terrorisme » parce que le but de ces actes, c’est de terroriser volontairement les gens dans des quartiers spécifiques où vivent des personnes d’origine immigrée. De mon point de vue, on ne peut d’ailleurs pas se limiter à une approche de la sociologie du sport. Je crois qu’il faut convoquer la criminologie, les sciences politiques, voire l’anthropologie pour décortiquer ce qui s’est passé. Il faut se demander ce que cela dit de l’évolution de notre société. Que signifie le fait de voir un groupe d’une cinquantaine d’hommes blancs, tout de noir vêtus, se permettant d’aller dans un quartier pour cibler une population en fonction de son origine ou sa religion et la terroriser ? C’est la question à se poser. Bien qu’il n’y ait pas eu de mort, c’est quelque chose de terrifiant