Belgique

Cambriolage du Louvre : deux suspects interpellés, en garde à vue

Deux hommes ont été interpellés samedi soir et placés en garde à vue dans l’enquête sur le vol spectaculaire de bijoux au musée du Louvre le 19 octobre à Paris. Interpol a annoncé lundi sur X avoir intégré les précieux joyaux dans sa base de données sur les œuvres d’art volées, qui en compte plus de 57.000.


Deux hommes ont été arrêtés samedi soir et placés en garde à vue dans le cadre de l’enquête sur le vol audacieux de bijoux au musée du Louvre, qui a eu lieu le 19 octobre à Paris. Cette information a été confirmée dimanche par deux sources proches du dossier, en accord avec des médias français.

L’un des suspects a été capturé à l’aéroport Charles-de-Gaulle, alors qu’il s’apprêtait à embarquer pour l’étranger. Le second a été interpellé peu après en région parisienne. Les deux individus sont actuellement en garde à vue pour vol en bande organisée et association de malfaiteurs criminelle.

Les cambrioleurs sont entrés dans la galerie d’Apollon du musée, qui abrite la collection royale de gemmes et les diamants de la Couronne, comprenant environ 800 pièces.

Ils ont dérobé huit joyaux de la Couronne, dont le diadème d’Eugénie, composé de près de 2000 diamants, ainsi que le collier de la parure de saphirs de Marie-Amélie, la dernière reine de France, et d’Hortense de Beauharnais, mère de Napoléon III.

Huit minutes chrono

Les circonstances du vol se précisent depuis l’incident.

Dimanche à 09h30 (07h30 GMT), une nacelle se positionne sous un balcon. Après avoir découpé une vitre avec une disqueuse, deux cambrioleurs pénètrent dans la galerie d’Apollon. Masqués, ils ouvrent deux vitrines à l’aide d’une disqueuse, une scène qui a été partiellement filmée par un visiteur avec un téléphone portable, d’après une source policière.

L’un des malfaiteurs, visible sur les images, porte un gilet jaune. Les enquêteurs possèdent également des images de vidéosurveillance et ont récupéré un gilet jaune après sa découverte par un « citoyen », selon la procureure de Paris, Laure Beccuau.

La couronne de l’impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, a été laissée par les cambrioleurs lors de leur fuite.

Cependant, ils ont emporté huit pièces « d’une valeur patrimoniale inestimable », selon les autorités. Parmi elles se trouvent le diadème d’Eugénie et le collier de la parure de saphirs de Marie-Amélie et d’Hortense de Beauharnais.

Ces bijoux méritent d’être dans le musée car ils sont considérés comme des « œuvres artistiques exceptionnelles », a déclaré Didier Rykner, directeur de la rédaction du site La Tribune de l’Art.

En tout, le vol a duré huit minutes.

Risque de dépeçage

Les pièces volées sont difficiles, voire impossibles, à revendre en l’état. Selon Laure Beccuau, les auteurs pourraient avoir agi « au bénéfice d’un commanditaire » ou chercher à obtenir « des pierres précieuses pour pratiquer des opérations de blanchiment« .

Les experts mettent en garde contre le risque de dépeçage de ces objets historiques, les pierres et perles étant susceptibles d’être retirées pour être montée dans d’autres bijoux.

« Si on ne retrouve pas ces bijoux très vite, ils vont disparaître, c’est sûr« , s’inquiète Vincent Meylan, historien spécialisé dans les bijoux. « C’est là où le trésor devient inestimable. On risque de perdre des morceaux de l’histoire de France« , renchérit l’historien Pierre Branda.

Interpol a annoncé lundi sur X avoir intégré les joyaux volés dans sa base de données sur les œuvres d’art volées, qui en compte plus de 57.000.

Il s’agit du premier vol signalé au Louvre depuis 1998, lorsque un tableau de Camille Corot a été dérobé et n’a jamais été retrouvé.

Le jour suivant le cambriolage, le ministère italien de la Culture a déclaré qu’il développerait des systèmes de sécurité basés sur l’IA pour détecter les comportements suspects autour d’objets de valeur inestimable.