Budget fédéral : débat entre Raoul Hedebouw et Georges-Louis Bouchez
Le gouvernement a trouvé un accord budgétaire constitué d’économies et de nouvelles recettes d’un montant de 2,15 milliards en 2026 et 9,2 milliards d’euros à vitesse de croisière en 2029. Deux seuils ont été fixés pour l’indexation automatique des salaires et des allocations en 2026 et en 2028 : 4000 euros brut pour les salaires et 2000 euros brut pour les allocations sociales.
Après deux mois de négociations, le gouvernement a conclu un accord budgétaire, comprenant des économies et de nouvelles recettes s’élevant à 2,15 milliards d’euros en 2026 et atteignant 9,2 milliards d’euros en 2029.
Avant ces discussions, le Mouvement Réformateur (MR) avait indiqué qu’il éviterait d’affecter le budget des Belges. Cependant, parmi les réformes décidées figure des augmentations d’accises sur le gaz et des modifications relatives à la TVA. « Concernant la TVA, nous étions seuls contre tous », a déclaré Georges-Louis Bouchez. « Certains souhaitaient augmenter les taux de TVA. Nous nous y sommes opposés, ce qui a conduit à la crise que nous avons traversée. Et nous avons finalement obtenu gain de cause. »
Selon Bouchez, les modifications apportées à la TVA ne touchent que des produits comme les pesticides et les nuitées d’hôtel, n’impactant pas la vie quotidienne des citoyens. « Le caddie des consommateurs en magasin est totalement préservé », a-t-il assuré. Pour ce qui est de l’augmentation du prix du gaz, il évoque la baisse des coûts de l’électricité.
Cet accord s’inscrit dans un ensemble d’accords précédents – celui de l’Ecole royale militaire en février et un autre de cet été – qui incluent divers dispositifs visant à améliorer les salaires. « Quiconque désire travailler davantage gagnera plus, et tout le monde verra son portefeuille amélioré », a-t-il ajouté.
Des propos qui peinent à convaincre Raoul Hedebouw, président du Parti du Travail de Belgique (PTB), qui a visité des piquets de grève ce lundi. « C’est incroyable, on a promis aux gens de revaloriser le travail. Mais ce que l’on voit ici, c’est que le MR va soutirer 1,3 milliard d’euros aux travailleurs à travers la hausse de la TVA et des accises. »
Bouchez a rétorqué que sur les 1,3 milliard d’euros, il fallait également considérer la TVA sur les hôtels, les campings, les pesticides… « Nous avons fait une analyse globale de 32 milliards d’euros, avec 80% de réductions de dépenses et 20% de recettes », a-t-il rappelé. « Franchement, c’est un accord très équilibré. Si cela avait dépendu de moi, nous aurions opté pour 100% de réductions de dépenses. »
Raoul Hedebouw a dénoncé un « vol d’indexation ». Parmi les mesures proposées par le gouvernement, se trouve l’indexation des salaires et des allocations à un seuil fixé à 4000 euros brut pour les salaires et 2000 euros brut pour les allocations sociales, à appliquer en 2026 et 2028.
Pour Hedebouw, cela constitue « un vol de l’indexation » à l’égard des travailleurs. Selon lui, l’argument de la compétitivité pour préserver les entreprises ne tient pas, car « les marges des entreprises n’ont jamais été aussi élevées qu’aujourd’hui. »
Georges-Louis Bouchez conteste tout « saut d’index déguisé ». « C’est un index qui est socialement corrigé. Tout le monde bénéficiera de l’indexation jusqu’à 4000 euros bruts, la partie au-delà ne sera pas concernée. […] Cette mesure ne me réjouit pas, mais nous avons l’un des plus grands défis budgétaires de l’histoire de ce pays. »

