Belgique

Budget fédéral : Bart De Wever cible 10 milliards d’euros d’économies.

L’Union européenne impose aux États membres d’avoir des budgets proches de l’équilibre ou excédentaires, fixant à 3% le déficit. Bart De Wever a annoncé qu’un effort minimal de 10 milliards d’euros doit être réalisé pour éviter une situation financière inextricable en Belgique.


Il y a un effort minimal de 10 milliards que nous devons réaliser. Ça, c’est la norme de dépense qui nous est imposée par l’Union européenne. Ce sont les paroles de Bart De Wever, prononcées à notre micro mercredi, et un objectif qu’il a réitéré hier lors du Sommet européen. Ces 10 milliards d’euros représentent l’effort indispensable à mobiliser. Mais pourquoi ce montant précis ? Selon Bart De Wever, c’est un assainissement nécessaire pour éviter de plonger la Belgique dans une situation financière inextricable et pour continuer à garantir le coût du vieillissement de la population.

**Des finances belges surveillées de près par l’Europe**

Tous les États membres de la zone euro doivent se conformer à une série de règles de discipline budgétaire inscrites dans le pacte de stabilité et de croissance. Ces règles, connues sous le nom de critères de Maastricht, permettent aux pays membres de coordonner leurs politiques budgétaires nationales, mais surtout d’éviter les déficits excessifs. L’Union européenne exige donc des États membres qu’ils présentent des budgets proches de l’équilibre ou excédentaires. En ce qui concerne le déficit, il est fixé à un maximum de 3 %.

Si le gouvernement de Bart De Wever respectait ce seuil de 3 %, l’effort à consentir s’élèverait plutôt à environ 16 milliards d’euros. Ce montant est jugé trop élevé par le Premier ministre, ce qui provoque des tensions avec les libéraux francophones qui plaident pour un effort plus considérable. Il a donc été nécessaire de trouver une autre méthode pour établir l’effort à fournir. Cet objectif minimal permettrait aux partenaires de la majorité fédérale de progresser tout en s’éloignant du viseur européen et de ses sanctions.

**La norme de dépenses, la boussole du gouvernement fédéral**

La Belgique ne se classe pas parmi les meilleurs élèves européens en matière de budget, mais elle souhaite redresser la situation. Pour ce faire, Bart De Wever contourne en quelque sorte le seuil de 3 % de déficit et prend pour référence, comme boussole, la norme européenne de dépenses. Cette norme est surveillée par la Commission européenne, qui fixe les priorités en matière de dépenses publiques et prévoit une réduction des dépenses nettes sur plusieurs années. Depuis quelques semaines, un travail d’analyse des tableaux budgétaires est en cours pour parvenir à cet effort supplémentaire chiffré à deux chiffres : 10 milliards d’euros d’économies d’ici 2030. Cela implique un mélange entre la réduction des dépenses publiques et l’élaboration de nouvelles recettes, potentiellement sous forme de nouvelles taxes, sans compromettre la croissance économique du pays. La tâche est donc ardue, d’autant plus que le Mouvement réformateur (MR) insiste sur le fait qu’il n’acceptera pas de nouvelles taxes, conformément à une promesse faite durant la campagne électorale.

Suivre la norme de dépenses permettrait ainsi au gouvernement de Bart De Wever de remettre progressivement la Belgique sur la voie budgétaire et de respecter ses obligations européennes, avec l’engagement d’aller plus loin, c’est-à-dire d’atteindre le seuil des 3 % à l’avenir, lors de la prochaine législature.

**De la théorie à la pratique…**

Cependant, avant d’envisager l’avenir, il est nécessaire de rassembler les parties prenantes et de parvenir à un consensus autour de ce budget fédéral, dans un contexte où personne ne nie le blocage actuel et où un parfum de crise politique se fait sentir. Le Premier ministre rencontre des difficultés dans la constitution de ce budget ; il a déclaré travailler sans échéance et reporte désormais la responsabilité sur ses partenaires de majorité. En jeu, il y a la survie de ce gouvernement, un peu moins de neuf mois après son installation.