Belgique

Bruxelles, capitale de la honte : retour sur presse.

Bruxelles a battu un record avec 541 jours sans gouvernement. La presse flamande se concentre sur les actions des politiques concernant la crèche de la Grand-Place plutôt que sur le problème de la ville.

« Mesdames et Messieurs les responsables politiques de Bruxelles,

Le pire n’est pas toujours ce que vous faites, mais ce que vous ne faites plus, ou ne voulez plus faire. Après 541 jours sans gouvernement, Bruxelles a battu un record dont personne ne pourra s’enorgueillir, mais dont chacun d’entre vous porte une part de responsabilité. […] Ce blocage prolongé est indécent, puéril, et profondément inquiétant. […] Gouverner exige du courage, refuser de dialoguer relève de la faiblesse, et d’une forme de lâcheté. »

« Mesdames et Messieurs, il est temps de relever la tête. Il est temps de montrer que la démocratie bruxelloise n’est pas qu’un théâtre de blocages, mais un lieu où l’on gouverne, malgré les difficultés, pour le bien commun.

Ce sursaut, vous seuls pouvez l’amorcer. Le pouvez-vous? »

La Libre.

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« C’est un record, c’est un précipice, c’est une décadence. Plus rien ne semble faire bouger le monde politique bruxellois. Même pas la honte de décrocher le record belge de la crise politique la plus longue sans gouvernement. Même pas le risque de se voir couper les vivres et de provoquer un ‘shutdown’ public en Région bruxelloise. Même pas les 40.000 personnes potentiellement exclues du chômage au premier janvier. Même pas les milliers d’hommes, femmes, adolescents, enfants, bébés pour lesquels les employés du Samusocial se démènent sans compter pour trouver un abri, un lit, de la nourriture. Même pas les entrepreneurs, les fonctionnaires, les travailleurs, les personnes âgées, les handicapés qui comptent sur l’Etat – financé par l’impôt des citoyens – pour leur donner les moyens de travailler, de vivre et aussi désormais, de survivre. Même pas non plus les jeunes qui, la prochaine fois, vont jeter leur vote à la poubelle« .

« Il s’agit aujourd’hui pour vous de sauver l’économie, l’âme, la réputation, l’attraction, la viabilité d’une Région, mais aussi de venir secourir des Bruxellois en danger. Et pas qu’eux : l’anéantissement de la Région bruxelloise serait dévastateur pour tous les Belges ».

Le Soir.

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La presse flamande porte un regard critique sur le blocage politique, en s’attaquant davantage aux problèmes de la crèche de la Grand-Place de Bruxelles plutôt qu’aux véritables difficultés que traverse la ville.

« Hier, 541 jours après les élections, Bruxelles a battu le record. Bruxelles, Le MR est le plus grand parti. Georges Louis Bouchez – président du MR – s’est récemment autoproclamé le messie qui sauverait la capitale. Bruxelles, confronté à des problèmes de tous Ordres. Et à cette crèche« .

« Ce n’est d’ailleurs pas vraiment une crèche. C’est une tente. L’âne y a une drôle d’allure. Les personnages sont faits de patchwork. Belle ? Laide ? Ça se discute«  juge Het Nieuwsblad. Mais « affirmer qu’il s’agit là d’une attaque contre les traditions chrétiennes occidentales ou d’un exemple de wokisme tentaculaire. Ça, c’est de l’absurde« . Bruxelles a d’autres soucis que ce détail insignifiant.

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La Dernière Heure donne la parole aux Bruxellois : « On se fout de nous« . Un sentiment partagé par l’éditorialiste qui s’exprime avec force : « Gouvernez bordel !« 

« Ce mardi, la Région bruxelloise entrera dans l’Histoire, par la porte des toilettes. À jamais les derniers. […] On ne peut, en ce jour qui braquera le regard moqueur du monde sur ce compteur hallucinant, éluder la trahison. La trahison de l’idée même de région capitale, la trahison de ses électeurs, la trahison du sens de l’État. Navré de parler cash, navré de la grossièreté de ce titre, mais il convient de dire les choses comme nombre de citoyens les ressentent : tout ceci est un ‘foutage de gueule’ intégral. Votre salaire tomberait-il, si vous ne délivriez rien durant 541 jours ? Non. […] Bruxelles, capitale de l’Europe, devenue capitale du vide dans lequel, nous ne sommes pas dupes, on crie ce matin. Qu’importe, on le leur redira, jusqu’à ce qu’ils entendent, parce qu’ils nous le doivent : gouvernez, bordel !« 

La Dernière Heure Les Sports

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Le futur de Bruxelles se focalise-t-il sur le passé ? De Standaard suggère de mobiliser les « anciens« : Charles Picqué, socialiste francophone, et Guy Van Hengel, libéral flamand. Ces deux-là, au moins, communiquent entre eux.

A Bruxelles, au sein de la classe politique, cela semble déjà énorme.