Black Friday : état de l’e-commerce en Belgique en 2023 ?
Le Black Friday représente actuellement 65 millions d’euros de chiffre d’affaires pour les boutiques belges en ligne. En Belgique, 91% des consommateurs effectuent des achats sur le web.
Le Black Friday : un concept aussi répandu que décrié
Initialement, le « Black Friday » a été créé par le marketing aux États-Unis pour lancer les achats de Noël. Rapidement, il est devenu une journée majeure de promotions favorisant la consommation. Si bénéficier de réductions attire, certains critiques soulignent les impacts écologiques et économiques des achats « à bas prix ».
Actuellement, la Belgique compte 65.000 commerces en ligne, ce qui représente une avancée significative par rapport à 2019, où environ 20.000 commerçants offraient cette option. Cette croissance est en grande partie due à la période Covid, qui a poussé presque tous les commerçants disposant d’une boutique physique à lancer également une boutique en ligne. L’achat en ligne est désormais ancré dans les habitudes de consommation des Belges, avec 91% d’entre eux réalisant des achats sur Internet.
Le Black Friday génère actuellement 65 millions d’euros de chiffre d’affaires pour les boutiques en ligne belges. Bien que ce montant soit considérable, on note une augmentation des produits chinois sur le marché belge. Greet Decocker explique que si les ventes des commerces en ligne belges sont restées stables au premier semestre, la pression des ventes chinoises (via Shein, Temu, Alibaba, etc.) s’est accrue, touchant même les grandes enseignes en ligne comme Zalando.
Des taxes pour faire barrage à l’afflux de colis chinois ?
Récemment, le gouvernement belge a instauré une taxe de deux euros sur les colis à bas coût provenant de pays hors de l’Union européenne. Greet Decocker affirme qu’il ne s’agit pas réellement d’une taxe, mais d’un « handling fee » ou frais de traitement à régler à la douane chargée de traiter ces colis. « Cela aura donc un impact sur le prix que paiera le consommateur – et il est bien connu que les clients qui achètent sur les plateformes chinoises sont très attentifs aux prix – mais en revanche, on espère que cette « taxe » améliorera les contrôles douaniers. Par exemple, si la douane inspecte 1% des paquets entrants à l’aéroport de Bierset, cela pourrait permettre d’intercepter jusqu’à la moitié des colis non conformes (aux normes européennes) », explique-t-elle, en qualité de responsable de la fédération belge de l’e-commerce.
Par ailleurs, des mesures sont prises au niveau européen. Les ministres des Finances de l’Union européenne ont récemment approuvé la suppression de l’exonération des droits de douane sur les colis importés en Europe d’une valeur inférieure à 150 euros. Cela signifie que les colis achetés sur Temu ou Shein importés en Europe seront prochainement soumis à des taxes. Selon Greet Decocker, cela pourrait réellement freiner l’afflux de produits chinois, car les entreprises et plateformes chinoises pourraient rediriger leurs efforts vers d’autres pays.
Le commerce en ligne peut devenir durable ?
Le Black Friday est souvent critiqué pour son encouragement à la surconsommation et son manque de conscience écologique. Pourtant, le commerce en ligne pourrait-il être durable ? Greet Decocker est d’avis que c’est envisageable. Elle souligne que des initiatives en matière de durabilité émergent, comme les plateformes Vinted et Deuxième Main, ainsi que l’utilisation de camionnettes électriques pour les livraisons par des services comme Be Post ou Post NL. En outre, des réglementations, telles que la PPWR (Packaging and Packaging Waste Regulation), s’attaquent à la question des emballages. Ainsi, le secteur évolue dans cette direction, conclut-elle.
► Écoutez ci-dessus l’intégralité de cette interview dans le podcast de 5 Minutes pour comprendre, dans Le Monde en direct.
